Christophe Arleston et Didier Tarquin, les créateurs emblématiques de l’univers de Troy continuent d'explorer leur monde fascinant de fantasy avec la sortie du huitième et dernier tome du cycle. Fidèles à leur style, Arleston et Tarquin vont toujours mêler humour, action et fantasy, tout en enrichissant l'univers de Troy avec de nouveaux personnages et enjeux.
Lanfeust de Troy : La Bête fabuleuse (Tome 8) est publié en décembre 2000 chez l’éditeur Soleil.
Après huit tomes de péripéties et de quêtes, la rencontre avec le légendaire Magohamoth était attendue comme un moment d’apothéose visuelle et narrative. Cependant, le charadesign du monstre ne parvient pas à impressionner. Dans un univers où chaque page regorge de créatures fantastiques et d’idées visuelles inventives, le Magohamoth semble presque banal en comparaison, manquant de majesté ou d’aura mythologique. Cette déception est d’autant plus flagrante que d’autres monstres de ce tome, comme le troll géant, surpassent largement le Magohamoth en termes de présence et de créativité.
Le duel entre Lanfeust et Thanos, censé être le point culminant du cycle, souffre d’un traitement beaucoup trop rapide. Les enjeux, pourtant immenses, sont survolés et l’action semble manquer de souffle épique. La rapidité avec laquelle les événements s’enchaînent, notamment dans les scènes à Eckmül, laisse peu de place à une immersion réelle ou à une montée en tension. Le combat, malgré quelques bonnes idées, ne parvient pas à exploiter pleinement la relation entre Lanfeust et Thanos, ni à capitaliser sur les thématiques construites tout au long de la série. Ce choix scénaristique, à l’image d’un sprint final mal calibré, laisse un goût d’inachevé.
La fin du tome, et par extension de cette partie de l’aventure de Lanfeust, est expédiée de manière presque abrupte. Les intrigues se referment rapidement, parfois maladroitement, donnant l’impression d’une conclusion bâclée. Les dernières cases, marquées par un humour grivois avec l’éjaculation précoce de Lanfeust, résument bien ce sentiment : un final qui, au lieu de sublimer la saga, laisse perplexe.
Lanfeust de Troy : La Bête fabuleuse (Tome 8) qui, malgré ses qualités graphiques indéniables et l’imagination débordante qui caractérise l’univers de Troy, peine à offrir une conclusion satisfaisante à l’histoire de Lanfeust. Entre un combat final précipité, un Magohamoth visuellement décevant et une fin trop vite expédiée, ce dernier tome manque de l’ampleur et de la profondeur qu’on pouvait espérer pour clore cette saga emblématique. Une conclusion qui, à l’image de son héros, semble s’essouffler dans ses derniers instants.