La Cadillac blanche - L'Inspecteur Canardo, tome 6 par Alligator
avril 2008:
Un Canardo de 1990 que l'on découvre proche de l'actualité et marqué par les conflits proche-orientaux avec ce "no man's land" imaginaire où les enfants servent de bombes humaines contre les infidèles. Terrorisme, snipers se côtoient devant des journalistes internationaux parqués dans les hôtels de luxe.
J'ai bien aimé retrouver Canardo et son humanisme malmené, ses errements éthyliques, ses fantômes.
Ce qui m'a un peu dérangé c'est cet humour qui fait sortir du récit, prenant le lecteur à témoin, soulignant l'aspect fictionnel (Canardo roule trop vite et la Cadillac sort de la "case" ce que ne manque pas de souligner lourdement son acolyte ; ou bien ces allusions explicites à la bande dessinée et les albums précédents de Canardo : "hé tu te souviens? c'est moi Le chien debout? Du même auteur dans la même collection?") Bref, le procédé est lourdingue et détruit le charme et l'atmosphère noire de l'histoire.
Heureusement, les personnages sont blessés, fragiles, tendres ou cruels, d'une bonne profondeur et heureusement encore quelques morceaux de scènes sont même très beaux, touchant au magnifique, dans le romantisme "noir", dans la ténébreuse destinée des personnages, dans cette mélancolie, cette tristesse qui suintent au gré des bulles et des cases. Bref, le style Canardo.