C'est marrant comme une BD de 94 peut avoir des airs de feuilleton télé des années 70, avec le recul. J'avais déjà feuilleté quelques tomes au hasard des rayons des libraires - nan, je n'achète plus rien chez Amazon, z'ont qu'à payer leurs impôts en France... - mais je m'étais toujours laissée rebuter par la raideur des personnages. Genre Ulysse 31 va entrer à l'Académie Française et attend dans le couloir de faire son discours inaugural. Voilà que j'ai malgré tout attaqué la série, histoire de colmater l'une des nombreuses brèches de ma coque culturelle. Et finalement, ça n'est pas si mal. C'est raide, ça, on ne peut pas le nier, mais au bout de quelques pages, on ne le remarque plus ou presque plus, et on se laisse gagner par l'impression assez plaisante d'assister aux aventures de Jonathan et Jennifer Hart sur une version aquatique de la planète Harakis. Un drôle de mélange, un peu bavard, un peu décalé mais familier à la fois, comme si Jacques Martin (celui d'Alix, pas l'ex de l'ex de Sarkozy) avait pris le relais pour un tome d'Aquablue. Le mystère plane sur les étranges réactions de la mer, les personnages prennent progressivement du relief, le décor s'élargit au fil des pages... je suis curieuse de lire la suite.