Entre poésie et industrie

Finalement, les auteurs Johan Pilet et Jean-Michel Darlot n'auront jamais tranché.
La BD "Ninn" est-elle une ode à la poésie ?
Ou est-elle un hommage aux constructeurs du métro parisien et au génie civil ?

L'univers de ce dernier tome est à l'image des autres épisodes.
Un mélange des deux.

Je retiens de l'ensemble et de ce dernier opus en particulier :
- des jolies images de Paris, bien documentées ;
- des personnages attachants, qu'ils soient humains ou animaux ;
- un univers foisonnant avec beaucoup d'objets, de rêves, d'histoires enchevêtrés. Peut-être même trop car le tout est un peu alambiqué ;
- des couleurs et des dessins chatoyants, qui - j'avoue - me perdent un peu, tant à cause du trait et des colorations aux contours indéfinis. Ils ne facilitent pas toujours la lecture.

A l'arrivée, j'ai des difficultés à faire la part entre le scénario et le sujet réel de cette BD.
Je ne suis pas sûr de bien avoir compris le message final et c'est ma grande déception. J'aime bien découvrir une oeuvre en me disant qu'il y a une morale ou un sujet derrière l'histoire.
Beaucoup de thèmes s'entremêlent et du coup je ne sais lequel retenir :
- la guerre, la paix et le rôle des nazis me semblent accessoires ;
- la limite entre l'enfant et l'adulte, entre le rêve et la réalité ne me semble pas avoir été traitée ;
- le métro et les oeuvres industrielles sont-elles positives, neutres ou des aberrations ? Pas clair ;
- le thème "devenir soit même à travers une aventure" n'est pas un fil ténu au fur et à mesure des albums...

Bref, je me suis perdu au long des aventures qui ne manquent cependant pas de poésie.