Pour les adeptes de trésor légendaire...
Les Templiers m’ont toujours intrigué. Toute histoire les mettant en jeu m’attire. Ils cumulent un bon nombre d’arguments à mes yeux : le Moyen-Âge est une époque qui me plaît, la dimension religieuse est toujours intéressante, le mystère qui les entoure attise la curiosité… Enfin, il est aisé de greffer une petite dose d’ésotérisme pour finaliser la recette.
C’est pourquoi, au hasard de mes pérégrinations dans les rayons de librairie, j’ai été appâté par un ouvrage à la couverture sobre. D’un format davantage proche de celui d’un roman que d’un album de bandes dessinées, il s’intitule « Templiers ». Ce seul titre a éveillé mon attrait. En le feuilletant, je suis tombé sous le charme des dessins. En quelques pages, j’avais commencé à voyager dans le temps et avait plaisir à me retrouver dans les pas de ces célèbres chevaliers.
La quatrième de couverture présente les mots suivants : « Les Chevaliers du Temple. Vénérés pour leur noblesse, leur férocité dans la bataille, et leur dévotion religieuse, les Templiers étaient des chevaliers de Dieu, exempts de tout péché et à l’âme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement la plus opiniâtre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient à s’échapper quand le roi de France décide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur légendaire trésor. Après un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux… voler le plus grand trésor du monde au nez du roi. »
Le bouquin est le premier tome de l’histoire. Il s’intitule « La chute ». Edité chez Akileos, il se compose de deux cents quarante pages. J’ai souvent du mal avec une telle structure. Il est en effet rare qu’un album arrive à conserver une qualité constante sur une telle longueur. En tout cas, sorti de « Blast », je ne vois pas parmi mes lectures récentes un autre exemple d’opus aussi long à m’avoir conquis. Ce livre se découpe en chapitres qui offrent des repères intéressants dans la lecture.
L’avantage d’allonger l’intrigue sur plus de deux cents pages est de permettre la construction de beaucoup de personnages qu’ils soient centraux ou secondaires. La trame est relativement dense et fait exister un grand nombre de protagonistes. Le travail graphique de LeUyem Pham que je découvre ici fait exister chaque membre de l’aventure et implique ainsi fortement le lecteur. La sympathie dégagée par Martin et ses amis apporte un écot certain au plaisir de la découverte de leurs pérégrinations.
L’intrigue ne se résume pas à suivre les pas de personnages auxquels on s’est attaché. La trame ne perd pas de temps à se mettre en place. Le scénariste Jordan Mechner ne s’autorise pas à un long round d’observation. Malgré le grand nombre de pages, il ne perd pas de temps à plonger ses héros dans le vif du sujet. La conséquence est que l’immersion du lecteur est rapidement profonde. Les événements s’enchaînent à un rythme soutenu. Martin est un fugitif. Il est donc en permanence sur le qui-vive. L’histoire ne s’autorise donc aucun temps mort pour notre plus grand plaisir. Le suspense, sans être insoutenable, est toujours présent. La narration est agréable et les pages défilent sans qu’on s’en rende compte.
Le travail graphique qui m’avait conquis lors de ma première rencontre avec l’ouvrage a enchanté ma découverte du tome. Je trouve que le trait de Pham accompagne parfaitement le côté rythmé des scènes et l’aventure qui transpire de chaque page. L’identité des personnages s’accordent aussi parfaitement avec l’atmosphère générale. Les décors suggèrent aisément le dépaysement autour temporel que géographique.
Au final, « Templiers » est un premier opus intéressant. Je me suis laissé prendre par l’intrigue et suis curieux de lire la suite. La bonne nouvelle est que le deuxième épisode est sorti en avril dernier. Il ne me reste donc plus qu’à me le procurer. Mais cela est une autre histoire…