La Cuisine des ogres, Trois-fois-morte, de Fabien Vehlmann est un de ces livres qui attire dès le premier coup d’œil, ici grâce à sa couverture d’un bleu profond qui tranche avec la dorure du lettrage. Un lettrage témoin d'un titre à la fois intriguant et évocateur qui promet une aventure du même acabit.
L’action se déroule à une époque type fantasy médiévale, dans un environnement sombre et mystique, un peu à la manière des contes de fées, mais avec une touche plus obscure.
Il faut le dire tout de suite, la magie de cette œuvre tient en grande partie du travail remarquable de Jean-Baptiste Andreae, le dessinateur. Ici, illustrations et couleur se répondent parfaitement en donnant vie à chaque planche, nous plongeant dans ce monde à la fois immersif et inquiétant. Andreae parvient à créer un univers visuel qu’on voit rarement dans une BD. Ces couleurs, ces atmosphères, tout nous attire plus profondément dans l’histoire.
Cette histoire, on y entre petit à petit, sans vraiment s'en rendre compte, en suivant la quête intrigante des personnages. Et c’est seulement à la fin, une fois le livre refermé, qu’on réalise pleinement l’expérience qu’on vient de vivre. C'est en tout cas comme ça que je l'ai vécu, refermant le livre, regardant à nouveau la couverture et repensant à l'ensemble, avec cette empreinte restée dans l'esprit.
La cuisine des ogres est donc une de ces BD qui marque. C'est une véritable expérience immersive qu'elle propose, nous entraînant dans un univers complet où texte et image se répondent pour créer quelque chose d’unique, comme j'avais pu le ressentir en lisant La Route de Larcenet. Deux autres tomes devraient voir le jour, basés sur d'autres personnages et j'espère qu'on y croisera Trois-fois-mortes, la petite fille que l'on voit sur la couverture, aussi mystérieuse qu'attachante.