A l'heure où certaines maisons de retraite sont sur la selette (scandale Orpea dévoilé par le livre Les Fossoyeurs), Quentin Zuttion nous propose un autre regard.
Celui des aides soignant(e)s.
Ici, point de scandale même si les tensions entre familles et corps médical sont subtilement abordées.
Mais un point de vue débordant d'humanité.
Depuis dix ans, je passe mes journées à m’occuper d’eux. Je les soigne. Je les nourris. Je les lave. Je les fais rire. Je les prends dans mes bras. Et puis d’un coup, ils partent…
Ainsi on découvrira le quotidien de 2 infirmières, Estelle et Sonia, pendant et après leurs heures de travail.
Du réjouissant à l'image de valses réalisées tant bien que mal ou de mimes du personnel soignant.
Et aussi du moins sympa. Le toilettage des vivants... et des morts. Les appels aux familles lorsque le décès survient. Les minutes et heures qui suivent la débauche et laissent les aides soignantes face à leur solitude et leurs propres tourments.
On notera également les graphismes en dégradés de bleu gris.
Ils donnent au récit cette atmosphère voilée et évanescente qui convient de ce fait pleinement à son intitulé.
Au final, la question demeure : qui de l'infirmère ou de la vieillarde est la plus fantômatique et mérite le plus l'appelation de Dame Blanche ?