Pour les adeptes de héros naïf partant à l'aventure...

Je dois à mon frère la découverte de cet album. En effet, c'est en lisant une critique élogieuse sur le net de sa part que j'ai décidé de partir à la découverte de « Abélard ». Cette histoire en deux tomes porte le nom de son héros qui a les traits d'un sympathique petit oisillon. La parution du premier opus date du mois de juin dernier. Il s'intitule « La danse des petits papiers ». Ce bouquin est édité chez Dargaud et s'avère d'excellente qualité. La couverture est particulièrement rigide et les pages très agréables au toucher. Cela ajoute quelque chose à la magie de la lecture. La couverture nous plonge dans un univers de bonne humeur. L'ambiance apparaît festive. On découvre des personnages en train de jouer de la musique, de danser ou de rire. Les tons orangers sont chaleureux. Cet ouvrage est né de la collaboration de Renaud Dillies et Régis Hautières. Afin de conclure mon introduction, je me dois de préciser que le prix de ce livre est proche de quatorze euros.


L'histoire est construite autour d'un sympathique petit oisillon prénommé Abélard. Il vit à la campagne dans un lieu à l'apparence paradisiaque et apaisée. Mais comme beaucoup de jeunes hommes, il rêve d'aventures et d'inconnu. Mais un élément déclencheur va apparaître dans son quotidien. Cet élément prend les traits d'une ravissante jeune femme répondant au doux nom d'Epilie. Notre héros en tombe amoureux immédiatement et décide de décrocher la Lune pour la conquérir. Afin de mener à bien un tel projet, Abélard décide de quitter son confort pour aller à la ville, plein d'espoir et de rêve...


Dans cet ouvrage, les personnages ont des traits animaliers mais leur comportement et leurs habitudes restent humaines. Ce choix nous offre ainsi une galerie de personnages assez hauts en couleur. La narration ressemble à celle d'une fable ou d'un conte. Il se dégage de la lecture une magie prenante et agréable. Cet aspect est accentué par la particularité que possède le couvre-chef du héros. En effet, il en sort des papiers lui indiquant par dicton ou par des phrases sibyllines la marche à suivre. « Si ce que tu as à dire est moins beau que le Silence, alors tais-toi » et « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles » sont les deux premières à apparaître au cours de l'histoire.


Abélard est une jeune homme naïf et profondément bon. Il quitte pour la première fois sa campagne. Il part ouvertement à l'aventure par amour. La trame possède donc des points communs avec bon nombre de voyage initiatique. Il en découle beaucoup de rencontres dont notre héros apprendra beaucoup. On prend énormément de plaisir à découvrir des personnages atypiques et à apprendre de leurs expériences et de leurs histoires. On ressent une réelle empathie pour ce héros si gentil. On a l'impression d'être vraiment à ses côtés au cours de son voyage pour décrocher la Lune. La lecture dégage une atmosphère envoutante et agréable. Pourtant, tout n'est pas rose. La mélancolie ressort de certaines phrases, de certains personnages. Incontestablement, « Les petits papiers » est un ouvrage dense à tout point de vue malgré la trivialité apparente de son propos.


Mais avant d'être conquis par l'histoire et son protagoniste principal, on tombe avant sous le charme des dessins. Dès les deux premières pages, notre voyage commence. On a l'impression d'être attablé en train de participe à la partie de cartes qui nous ait contée. L'atmosphère est calme et reposante. La capacité du dessinateur à nous immerger dans cet univers est remarquable. On est tout de suite passionné par ce monde qu'on découvre tout juste. Cela fait longtemps que je n'avais pas ressenti un tel sentiment aussi intensément.


Pour conclure, je ne peux que vous conseiller la lecture de cet album. Il s'agit incontestablement d'une découverte à ne pas rater. Elle comblera tous les adeptes de contes et de fables. Malgré la légèreté apparente de l'histoire, je pense malgré tout que les adultes seront sensibles à la poésie offerte par la lecture. A contrario, je pense que les enfants auront à faire à un album qui ne leur conviendra pas. La subtilité de sa narration s'adresse à un public plus mur de mon point de vue. Sur l'enthousiasme, je me suis offert « Bulles et nacelle » de Renaud Dillies. Il s'agit également d'une belle réussite. Mais cela est une autre histoire...