La Décharge mentale
5.7
La Décharge mentale

BD franco-belge de Bastien Vivès (2018)

Le battage médiatique autour de la charge mentale et de la bd d'Emma sortie en 2017 ont inspiré Vivès pour la conception de cette album. Là où la dessinatrice(enfin dessinatrice c'est un grand mot vu ces affreux dessins) parlait d'encombrement du cerveau de la femme, car c'est connu l'homme ne fait jamais rien. Il se contente de vivre comme un pacha de la naissance à la tombe quand la femme porte tout sur ses épaules. Vivès inverse l'oppression, ce n'est pas celle de l'inactivité de l'homme. Mais celle de la suractivité de la femme et de son envie de tout gérer. Bon Vivès n'y va pas avec le dos de la cuillère c'est certain, il exagère tout en se moquant ouvertement du discours crétin prôné par la bd d'Emma. Mais lui a au moins le recule de ne pas se prendre au sérieux. Alors il est certain que tout ce que dit Emma n'est pas faut, il n'y a qu'à aller chez un pote célibataire pour se rendre compte que les priorités ne sont pas les mêmes. Seulement Emma n'a qu'un seul et unique point de vue le sien. L'homme dans sa bd n'est là que pour être pointé du doigt. On pourrait en dire tout autant des défauts féminins, c'est ce que fait Vivès. Seulement il a l'intelligence de le faire avec une grande ironie en se moquant du message porté par les dessins d'Emma. Il retourne complétement la situation, l'homme n'a qu'un choix celui de se soumettre à la volonté de sa compagne. Elle gère le ménage, les courses, les études des enfants, les envies sexuelles de son mari, avec cette partie Vivès force considérablement le trait. Il ne fait jamais de cette mère une femme soumise aux volontés de son homme, car ce mari ne demande rien. C'est elle qui dans une volonté de bien faire en fait constamment trop. Il résulte de tout ça une bd amusante, remplit de cul et parfois fort malsaine. Vivès prend le contre pied de l'horrible bd d'Emma, il réalise cela avec un vrai talent que n'a pas la dessinatrice. Et là au moins on a un vrai trait et pas de vilains dessins digne d'une gamine qui adore gribouiller dans son coin. Le trait de Vivès est formidablement vivant, il sait apporter un dynamisme à chaque page. La décharge mentale n'est qu'une vaste blague, si seulement Emma faisait pareil. Enfin si c'est une blague, mais ce n'est pas volontaire. Voilà l'énorme différence.

Heurt
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le 30 nov. 2020

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