Après une première parution chez Casterman en 2011, l’adaptation par Usamaru Furuya du roman d'Osamu Dazai est de retour. Mais pas à l’identique. Cette édition se présente sous la forme d’une intégrale, d’un format plus petit (14.7 par 21.1 centimètres) et augmentée (ajout de planches supplémentaires et d’extraits du roman original) par rapport à l’édition précédente. Soit un total de plus de 600 pages (le volume fait un peu moins de 5 centimètres d’épaisseur). De quoi apprécier un peu plus encore la chute de Yôzô Ôba.
Il avait pourtant tout pour lui : intelligence, physique, issu d’une bonne famille, un succès fou auprès des femmes… mais ses atouts vont tomber les uns après les autres. Une descente aux enfers ponctuée de quelques brefs moments de bonheur lorsque Yôzô rencontre une nouvelle femme. Ce sont autant d’instants fugaces qui viennent se briser sur l’abîme du malheur quelques planches plus loin. Rien ne lui sera épargné. « L’horreur c’est les autres » mais c’est aussi soi-même.
Usamaru Furuya téléporte l’histoire originale à notre époque (il se met d’ailleurs en scène dans son propre manga) afin d’inscrire la déchéance du personnage parmi les remous de la société japonaise contemporaine. Et avec une petite touche « positive » à la fin qui ne se trouve pas dans le roman d’origine.
On pourra noter les différences avec l’adaptation de Junji Itô (qui insiste plus sur l’enfance de Yôzô, sur les malédictions qui frappent le personnage…). Y en a-t-il une qui soit meilleure que l’autre ? À vous de vous faire votre propre avis.
Cela fait donc plaisir de renouer avec Usamaru Furuya, même si cette adaptation est plus « sage » par rapport à ce que l’auteur a pu proposer ailleurs (Palepoli, Litchi Hikari Club…). De quoi patienter en attendant la parution prochaine de Garden, toujours chez IMHO.
L’ouvrage a été traduit/adapté par Patrick Honnoré, retouches et lettrages par Julie Dong, conception graphique par Vincent Montagnana, assistantes d’édition : Miki Takeda et Clara Ramalho.