Changement d'équipe, mais l'intérêt n'est toujours pas au rendez-vous

Quelle surprise en me lançant dans ce sixième tome des aventures de Harley Quinn, de voir qu’Amanda Conner et Jimmy Palmiotti n’étaient plus au scénario de la série. Très franchement, je ne vais pas spécialement les regretter tant le titre était devenu laborieux et poussif. Maintenant, il faut voir si Frank Tieri, leur remplaçant, va parvenir à relancer la machine et réussir à redonner un peu de profondeur, ou au moins de l’intérêt au personnage et à la série.


Harley et ses alliés ont essuyé bien des revers à Coney Island… Mais la reine des rues de Brooklyn n’en est pas à sa dernière surprise ! Après avoir vu une hideuse créature volante capturer un membre de son gang, Harley va devoir se confronter à un tout autre oiseau, l’un des plus grands criminels de la ville : le Pingouin ! Et ce dernier entend bien se défendre bec et griffes pour arriver à ses fins.

Harley Quinn Rebirth, ou les nouvelles aventures de Harley Quinn ! Frank Tieri (Old Lady Harley) prend le relais tendu par Amanda Conner (Power Girl) et Jimmy Palmiotti (Jonah Hex) pour raconter les déboires de la fille la plus loufoque de tout l’univers DC. Accompagné d’Inaki Miranda (Coffin Hill) et Mirka Andolfo (Unnatural), il est rejoint par nul autre que Paul Dini (Mad Love), qui replonge dans le passé de l’héroïne grâce à un épisode complémentaire. L’équipe artistique développe un scénario à la mesure de l’excentricité de Harley Quinn, réussissant à faire de l’héroïne un personnage attachant et désopilant.

(Contient les épisodes Harley Quinn #35 à 41 et Harley Loves Joker #2)


Harley Quinn est au plus mal ! Son duel avec le maire, menant jusqu’à une lutte pour la maire, s’est soldée par la mort, tragique de Mason. Soyons clair, si je peux comprendre la tristesse de perdre un ami, j’ai beaucoup plus de mal avec le coté « j’ai perdu l’amour de ma vie ». Le personnage de Mason n’a jamais eu, un véritable impact, allant jusqu’à marquer le lecteur, et les scénaristes, Conner et Palmiotti, n’ont eu de cesse que de nous montrer que le couple de leur histoire, c’était Harley et Poison Ivy.


Enfin, passons, Harley est donc au plus mal. Ne voulant pas du soutien de ses amis, et ne voulant pas qu’ils soient à leur tour, les victimes des sa vie chaotique, elle décide de s’éloigner d’eux. C’est à ce moment là que Big Tony devient la cible d’une énorme chauve-souris géante, rappelant un certain Man-Bat !


Si l’absence de Harley est préjudiciable pour ses amis, elle l’est tout autant pour Coney Island ! Puisqu’un certain criminel de Gotham, le Pingouin, pour ne pas le citer, jette son dévolu sur New York et plus particulièrement sur Coney Island. Pour se faire, il n’hésite pas à ramener avec lui de nombreux criminels de Gotham, à commencer par Mister Freeze ou Killer Croc.


Très vite le chaos s’installe à Coney Island, et Harley Quinn peine à se pencher sur le problème, laissant ses nombreux amis, seuls face à de terribles criminels qui ont l’habitude de se retrouver, et à en découdre face à Batman, pas de simples civils, certes farfelus.


De l’action à gogo, des combats à ne plus quoi savoir en faire, une Harley Quinn qui a besoin d’un bon gros coup de pied aux fesses, des rebondissements en pagaille, s’en est trop, vraiment trop, et le déception de voir la faune de Gotham venir mettre le chaos à New York et plus particulièrement à Coney Island. On sait que Harley finira par retourner à Gotham, en attendant, autant se contenter d’utiliser les très bons personnages de la série.


Un deuil que je ne comprend pas, et qui est bien trop long. J’ai bien l’impression que Frank Tieri ne va pas vraiment s’éloigner de la voie tracée par ses prédécesseurs, hélas. Du bordel, beaucoup de bordel, de l’action à outrance, de l’humour bien lourdingue. Je laisse une chance au titre sur le prochain tome, le nouveau scénariste se contentant ici de « clôturer » l’arc précédent de Conner et Palmiotti.


Graphiquement, au revoir Blevins et Timms, et bonjour Inaki Miranda et Mirka Andolfo. Si le dessinateur argentin est une valeur montante chez DC, il ne m’a pas convaincu sur le titre. C’est assez sympathique à regarder, mais il ne parvient pas à imposer sa patte. Quant à Andolfo, c’est une catastrophe. Les dessins ne sont pas à la hauteur, et ses personnages sans nez, l’horreur.


Le tome se termine avec les dernières pages back-up de Paul Dini. Et malheureusement, c’est encore plus inutile que ce que je voyais venir. Clairement une histoire que l’on peut zapper.


Bref, nouvelle équipe mais mêmes délires lourdingues qui ne servent pas le personnage.

Romain_Bouvet
6
Écrit par

Créée

le 25 oct. 2023

Critique lue 5 fois

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 5 fois

Du même critique

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

18 j'aime

5

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4