Ayant pu lire l'intégralité des 40 numéros de Supergirl via les ouvrages kiosques d'Urban Comics, j'ai décidé de rédiger un avis qui porte d'emblée sur la totalité de la série.
Avec du recul, je pense que cette Supergirl illustre à merveille à quel point la qualité d'un même titre peut fluctuer au cours du temps.
A ses débuts (de novembre 2011 à janvier 2013) c'est une série qui se situait plutôt en haut de l'échelle parmi l'ensemble des publications New 52. Outre l'aspect reboot qui permettait à tout le monde d'apprécier la série sans aucune connaissance préalable, le ton était plutôt original par rapport aux autres titres de la Sup'family.
A l'inverse de son cousin, Kara Zor-El ne vit pas très bien son arrivée sur Terre. Outre la disparition de son monde natal qui l'affecte plus (du fait de son âge), elle accepte difficilement qu'une trentaine d'années se sont écoulées autour d'elle et que le cousin qu'elle était censée protéger est devenu à présent celui qui la remet à sa place. Ajoutez à cela une "difficulté" à s'intégrer parmi les humains, des grandes puissances qui cherchent à la manipuler, des amis et des amours qui se révèlent mal intentionnés et vous obtenez un personnage qui enchainent les déconvenues presque aussi vite que Walter White. Dans l'ensemble on peut même dire que rien ne lui sera épargné. Du quiproquo (classique) à la remise en question profonde face à son alter-ego d'une dimension parallèle ; s'il y a bien une chose que Supergirl ne connaitra pas dans sa série c'est la tranquillité.
A petite dose, ça passe plutôt bien. On développe assez vite de l'affect pour personnage tout en se demandant où s'arrêtera sa descente aux enfers.
Hélas la série finit par plonger avec son heroïne. Déjà plombée par quelques crossovers médiocres (H'El on Earth et Krypton Returns), chaque auteur qui reprendra le titre se contentera de répéter invariablement le même schéma. Ce qui semblait intéressant au départ finit par devenir lassant. Et ce qui rendait le personnage de Supergirl attachant finit par se retourner contre elle au point qu'on en vient à la considérer comme cruche, tout simplement.
Il faudra attendre avril 2014 pour voir enfin quelque chose d'intéressant avec le crossover Red Daughter of Krypton. De façon assez logique par rapport aux évènements précédents, l'auteur Tony Bedar décide de faire de Kara Zor-El un membre du corps des Red Lantern. Personnellement j'ai trouvé cette idée géniale. L'espace de 6 mois la série prend véritablement un nouveau souffle. Bien sur il est conseillé d'avoir suivi les évènements de la série Red Lantern pour comprendre également leur situation. A défaut, certains aspects peuvent vous échapper mais rien qui soit à même de plomber votre lecture. En fin de compte, le seul défaut de cet event est qu'il est trop court. Comme si DC, trop frileux, n'osait pas bousculer durablement le statuquo. Ainsi la conclusion finit par ramener tout le monde au point de départ.
Après quoi, sur les derniers mois de publications qui lui restent, Supergirl continue de s'enfoncer dans la médiocrité. A tel point que lorsque la fin intervient, le lecteur est presque soulagé d'avoir enfin conclu son calvaire.
Preuve que jamais rien n'est acquis dans le comics, cette série est finalement l'exemple parfait du concept gâché par un manque d'inspiration des auteurs. En plaçant la barre assez haut dès le début, Supergirl ne fait que donner de l'altitude à sa propre chute.
C'est d'autant plus décevant que le fond n'est pas totalement mauvais. Mais à trop se répéter on finit par perdre même ses propres fans.
Quoiqu'il en soit, Supergirl n'est pas une série que je recommanderai.
Avec sa qualité en dents de scie, elle a tout ce qu'il faut pour vous décevoir à de multiples reprises.
Accessoirement, il n'est pas dit que la suite sorte un jour en librairie !