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Je l'ai lue en me disant que ça allait être bien nul. Comme quoi... parce que bon, les gens qui viennent dire "pourquoi tu vas voir/lire un truc que tu sais que tu ne vas pas aimer ?" c'est assez gonflant, surtout qu'en général, ils disent ça parce qu'on n'a pas aimé un film qu'ils ont aimé. Genre il faut faire confiance à ses a priori. Et ben non. Moi j'aime me laisser surprendre. Je regarde des courts-métrages amateurs, je regarde des rom-coms, je regarde des Marvel parce que justement je ne veux pas être l'esclave de mes préjugés. Et cette BD, franchement, elle me faisait pas envie. Ni par le sujet de la maladie ni par le dessin. Mais j'ai toujours l'espoir d'être agréablement surpris. Même si je sais que la vie est courte et que je comprends tout-à-fait qu'on me conseille de privilégier les valeurs sûres. Mais je ne lis pas des bouquins ni ne regarde des films uniquement pour regarder de bonnes choses. Sinon ça m'emmerderait. Autant ça m'emmerde quand j'enchaîne trop de bouses autant ça m'emmerde quand j'enchaîne trop de pépites. Le bonheur c'est de tomber sur les deux, parce qu'un l'un renforce l'autre. Et puis y a de toutes façons de bonnes choses dans les mauvaises lectures, on apprend, on confirme ses goûts, etc. .


L'intrigue est assez simpliste : les auteures nous communiquent le quotidien d'une jeune femme autiste. C'est plutôt intéressant. Le problème, c'est que ça reste en l'état d'observation. Certes on palpe les problèmes du quotidien. Mais c'est principalement de la reconstitution. Même pas vraiment un documentaire. Mais pas une fiction non plus. Une sorte de reconstitution. J'exagère puisqu'il y a des choix narratifs : d'ailleurs si on lit le dossier de fin on se rend compte que les misères de l'héroïne ne sont pas choisies au hasard, il s'agit vraiment de mettre en avant les symptômes principaux. Et je suis sûr qu'elles avaient le choix.


Le récit est tout de même captivant. Jusqu'à ce qu'un médecin fasse le diagnostic. Ç'aurait pu être une quête e soi, que de trouver le médecin. Ça l'est un peu. Mais pas assez. Et une fois l'héroïne diagnostiquée, les conflits tendent à disparaître : le personnage est heureux, elle accepte très bien la situation... on assiste donc à une surdose de bonheur... au point qu'on oublie qu'elle est autiste : toutes ses craintes et ses manies disparaissent : on la retrouve même en terrasse parfaitement à l'aise avec un groupe d'amis. Les auteures tuent la crédibilité de leur personnage en agissant ainsi, c'est dommage.


Le dessin est tout de même moche. Quand on a une bonne histoire, on peut oublier les défauts de la forme plastique. Les personnages ont de bonne bouille, mais le trait (palette graphique?) est froid, manque de vie. Les attitudes sont parfois un peu faibles ; le canon du corps est parfois inégal. Mais le pire, c'est la mise en 'couleurs' (valeurs de gris), avec surtout ce halo de blanc constamment autour du personnage : ça casse vraiment la composition. On trouve de bonnes idées : quand le rouge s'empare de la page, c'est bien trouvé. Mais on trouve aussi des compositions de page moins réussies, plus maladroites.


Bref, en dépit de tous les défauts cités, je dois dire que je ne me suis pas ennuyé et que je me suis même franchement intéressé sur ce cas clinique durant une bonne moitié du bouquin. C'est donc globalement plaisant à lire ; on peut dire qu'on a une bonne base pour faire un bon bouquin... ha mais non, c'est déjà le bouquin... dommage.


PS : ceci étant dit, je trouve les personnages secondaires assez déplaisants. J'espère que tous les français ne sont pas comme ceux représentés dans cette BD...

Fatpooper
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le 11 déc. 2018

Critique lue 259 fois

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Fatpooper

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