C'est dommage. J'espérais frissonner, j'ai soupiré. Je voulais revenir au manga d'horreur, que j'avais seulement frôlé dans ma jeunesse avec l'excellent Spirale de Junji Ito. Je n'ai peut-être pas choisi le meilleur représentant.
Trois histoires, où celle sur la femme défigurée tient le gros du manga, une autre avec une famille de "mollusques mutants" (je ne spoile pas, c'est son titre) et une autre où une jeune fille banale use et abuse de maquillage, quitte à perdre sa raison. Seule cette dernière semblait prometteuse, avant de s'écrouler au fil de la lecture.
Chaque histoire à ses propres problèmes, que je ne listerais pas. Mais la première propose un ennemi peu crédible, toujours à rôder mais que personne ne semble vouloir arrêter. La deuxième atteint le grotesque par ses personnages, je me retiens de trop en dire, mais je vous laisse relire son titre. Enfin, la dernière esquisse ce qu'elle aurait dû approfondir : la psychologie de son personnage principal.
En résumé, tout est trop grotesque pour être crédible. Et le trait de la mangaka est dans le même esprit, avec ses tics agaçants : des têtes bien rondes, des yeux toujours écarquillés et globuleux, et des bouches toujours grandes ouvertes. Observez la petite fille sur la couverture, et vous comprendrez. Ses personnages en deviennent alors agaçants, toujours faussement figés dans l'effroi. Le même problème se retrouve dans la mise en scène, généralement confuse et qui en fait trop.
La "Reine du manga d'horreur" est une usurpatrice, qu'on a collée sur le trône pour lui attribuer des honneurs qu'elle ne mérite pas. J'aurais aimé lire d'autres oeuvres d'elle, pour espérer me tromper, mais il s'agit de son seul travail traduit. Et ce n'est pas franchement bon. Car il ne suffit pas d'en faire trop pour espérer terroriser les lecteurs.