Lu le de 26 Décembre 2019. 4/10
Mince, il ne me semblait pas que les "derniers nouveaux" Astérix étaient si ratés... Divers problèmes se posent. Tout d'abord, le scénario est très faible, déjà vu et revu et semble se passer sur une durée extrêmement faible, au point qu'on croit faire du surplace. Une "jeune", la fille de Vercingétorix est poursuivi par César pour la romaniser car elle possède le torque (un symbole guerrier de résistance). Les arvernes la déposent dans le village gaulois pour l'emmener à Londres. Elle se fait des potes en la présence des enfants de Cétautomatix et d'Ordalphabétix. Elle veut fuguer, ils l'aident, sauf qu'elle est poursuivi par un pisteur ex-gaulois mais trâitre. Elle s'enfuit sur le bateau pirate, Astérix et Obélix vont la chercher et elle rencontre un BG un peu hippie qui passait par là. C'est comme si on nous racontait une semaine de livraison classique de menhirs... Ensuite, A&O sont largement éclipsés par les personnages "jeunes". Ils sont assez bien caractérisés, sans être très beaux ni créatifs. L'humour enfin, et le côté anachronique qui fait qu'on rit souvent devant Astérix est ici... vraiment pas très bien senti. L'opposition de la jeunesse qui a conscience des problèmes modernes qui nous entourent avec les vieux qui trouvent les jeunes fainéants et trop novateurs est vraiment lourde, pataude et simplement pas drôle. C'est facepalm une fois sur deux.
Graphiquement, pour ce qui est de la technique pure, Conrad a magnifiquement assimilé le style de Uderzo mais nombreux de ses traits sont moins assurés, moins "balancés" que ceux du maître. Il en ressort une mollesse dans certains dessins, parfois en opposition dans les mêmes cases avec des personnages autrement plus dynamiques.
De plus, certains plans - notamment de transitions - sont sacrément moches et brutes.
J'ai à l'esprit vers la fin de la Bédé la tête de LetitBix (LetitBix sérieusement... quelle gratuité) quand il parle avec Adrénaline + y'a des plans vides, des erreurs de dessins que n'aurait jamais fait Uderzo.
Et dernière chose - qui n'est pas que du fait de Conrad puisque le storyboarding se fait à deux en général - quand on regarde les planches en entier, ou pire quand on les feuillette type flip book, il en ressort des planches extrêmement chargées, qui laissent rarement le temps de respirer et qui finalement sont dues à un mauvais équilibrage, ce qui les oblige à faire ces transitions inesthétiques.
Bref, Conrad fait le taf, l'esprit Astérix est là y'a aucuns soucis mais il n'est pas aussi fort que Uderzo. Je suis donc forcément ravi quand je me retrouve avec un album d'Astérix dans les mains, content de voir cette saga vivre encore. Mais déçu de ne pas me laisser porter et émerveiller par l'entierté de l'oeuvre.