Si la sortie de Les Douze Travaux d'Astérix a fait sombrer le film La Flûte à six Schtroumpfs, adapté de l'album éponyme, dans l'oubli, plusieurs années auparavant, c'est le cow-boy solitaire qui a empêché Johan et Pirlouit de briller.
En effet, la même année que la sortie de La Flèche noire sortait Le Juge, une aventure de Lucky Luke ayant été un immense succès faisant ainsi de l'ombre à la 7ème aventure de Johan et Pirlouit dont les ventes ne décollèrent pas.
Parlons maintenant de l'album lui-même.
En ce qui concerne les dessins, rien à dire. Depuis Le Serment des Vikings, Johan et Pirlouit est joliment dessiné et n'a cessé de continuer à l'être au fil des autres albums.
Lançons-nous maintenant dans l'intrigue.
Malgré son titre laissant présager le retour des sorcières, magiciens et magie, La Flèche noire ne présente rien de tout ceci.
En effet, cet album est un faible retour aux sources mêlant un tournoi semblable à celui de Le châtiment de Basenhau...
...bien que cela soit fait de manière plus épique que ce dernier dans La Flèche noire...
...et un mystère à la manière de Le Maître de Roucybeuf.
Toutefois, cet aspect-là est beaucoup moins bien exploité dans La Flèche noire que dans Le Maître de Roucybeuf.
Maintenant, lançons-nous dans l'histoire.
Le Roi souhaite faire apporter une coupe en or à un tournoi dans une ville éloignée mais durant les jours de préparatifs, plusieurs chariots sont attaqués par des brigands semblant bien plus préparés que de simples voleurs de passage; comme si quelqu'un leur donnait des indications pour mieux attaquer les pauvres conducteurs les croisant par hasard.
Alors que Johan et Pirlouit s'apprêtent à porter la coupe de manière discrète afin que cette dernière ne soit pas volée, un (mal)heureux hasard fait qu'ils retrouvent la bande de brigands sachant déjà qu'un convoi piégé a l'intention de les attaquer. Piégés mais sachant qu'ils peuvent découvrir ce que les brigands ont en tête en restant dans leur antre, nos deux héros jouent double-jeu afin de déjouer les plans des brigands et trouver celui qui leur fournit les informations à l'avance.
La Flèche noire n'est pas le premier album où Johan et Pirlouit se mettent au service des méchants puisqu'ils l'avaient déjà fait dans Le Serment des Vikings. Cependant, contrairement à ce dernier où ils l'avaient fait malgré eux, dans La Flèche noire, nos deux héros aident les méchants de leur propre chef bien que l'aide en question ne soit que feinte.
Si le postulat de départ de cet album est un trop monotone par rapport aux précédents comme le diptyque Le Serment des Vikings/La Source des Dieux qui étaient épiques, ce qui fait sa force est la peur que l'on ressent pour les héros vu la situation périlleuse dans laquelle ils se sont mis: vont-ils découvrir le plan des brigands? Parviendront-ils à avertir leurs amis de ces derniers? Vont-ils se faire attraper et subir un horrible châtiment?
En gros, l'adrénaline est bien gérée et donne envie de suivre l'intrigue jusqu'au bout.
En ce qui concerne les personnages, nos deux héros sont égaux à eux-mêmes: Johan est toujours le héros typique sympathique et courageux. Pirlouit est toujours le "meilleur ami du héros" aussi râleur, espiègle et musicien approximatif que dans les autres albums.
Le méchant, quant à lui, s'il n'est pas mémorable, est, toutefois, à craindre car il est très malin et parvient à comprendre facilement les pièges qu'on lui tend y compris les mieux préparés, ce qui n'est pas un avantage pour nos héros jouant au jeu du "qui sera le plus malin?" dans les circonstances délicates les ayant menés à faire les agents doubles.
Pour les autres personnages, c'est très sympathique de revoir de Tréville, personnage de Le Châtiment de Basenhau à peine survolé dans cet album-ci mais plus présent et, surtout, utile dans La Flèche noire...
...tantôt pour que le gag vu que Pirlouit s'amuse à ses dépends, tantôt pour aider nos héros durant une partie de l'intrigue.
Quant aux autres personnages, ils ne sont que tertiaires, ce qui fait qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur eux. Toutefois, on aurait pu se passer du brigand stupidement fou dont la présence censée être comique ne fait pas rire du tout tant le personnage est mal écrit.
Autre défaut, la fin de l'histoire traîne un peu en longueur et, surtout, est un peu trop tarabiscotée pour apprécier l'album jusqu'au bout.
Toutefois, ces défauts sont minimes et La Flèche noire reste un très chouette album.
À lire!