Etranges petits êtres bleus.

A la base, je ne connaissais que de noms les personnages de Johan et Pirlouit, ayant sûrement emprunté une de leurs aventures à la bibliothèque du coin à une époque où je ne pouvais pas encore atteindre la boîte à cookies sans escalader une montagne de chaises branlantes. C'est dans le cadre d'une intégrale consacrée aux célèbres Schtroumpfs que je m'arrête sur cette neuvième histoire du duo, que je n'aurais peut-être pas lu dans d'autres circonstances.

Publiée dans le journal Spirou sous le titre de La flûte à six trous avant d'être rebaptisée La flûte à six Schtroumpfs pour la sortie au format album en 1960, cette aventure est avant tout connue pour être la première apparition des mythiques petits hommes bleus à bonnet blanc. Une participation qui se fait d'ailleurs progressivement, Peyo jouant la carte de la suggestion avec une efficacité redoutable.

Des lilliputiens immédiatement attachants, au langage étrange, qui n'allaient pas tarder à connaître un succès retentissant avec leur propre série, éclipsant ironiquement le duo de héros qui aura permit de les faire découvrir au plus grand nombre. Dommage pour eux, d'autant que beaucoup de lecteurs auront toujours préféré les péripéties des duettistes aux délires plus enfantins de la bleusaille.

Toujours est-il que La flûte à six Schtroumps est un album tout à fait agréable, proposant un récit gentillet et désuet pour qui le découvrira aujourd'hui mais qui rempli amplement son contrat. Un sympathique mélange d'humour, d'aventures et de féérie formellement impeccable, même s'il faut reconnaître que les Schtroumpfs y arborent encore une gueule assez particulière.