Le diptyque L'adoption raconte donc l'histoire pas très originale d'un grand-père bourru qui va finalement se mettre à aimer sa petite-fille adoptive. D'ailleurs il l'aime tellement que dans ce second tome il part à sa rencontre après qu'ils aient été séparés pendant de longs mois.
C'est là où le bât blesse, me temps détruit tout et la relation spéciale qu'avant le grand-père et la petite-fille s'est forcément délitée. D'ailleurs ça me fait penser à la fin du films Rois et Reine de Desplechin où Amalric explique au gamin pourquoi est-ce-qu'il ne l'adopte pas en expliquant qu'un adulte peut aimer un enfant, tenir à lui, mais qu'un enfant n'avait pas forcément à le lui rendre. On est exactement dans cette situation. La gamine a retrouvé sa vie, son grand-père provisoire est sorti de sa vie... C'est triste, mais surtout beau.
Par contre l'album raconte donc autre chose. Comment on fait pour se rendre compte des êtres qui importent vraiment et qui on besoin de notre soutien. Le grand-père rencontre ainsi un belge qui a perdu sa fille dans un tremblement de terre. Une autre histoire tragique qui se croise avec celle du grand-père. Et c'est cette relation là qui va illuminer l'album, bien sûr c'est juste une rencontre de voyage, rien à voir avec la tendresse que peut avoir un grand-père et c'est ce qui fait cette seconde partie est sans doute moins forte émotionnellement que la première. On est moins dans la passion, on est plus dans la mélancolie. C'est touchant, mais différemment et ça n'en est pas moins beau.
Le dessin reste d'ailleurs tout aussi plaisant et le texte sait disparaître derrière les images lorsque les mots sont superflus. Rien que ça...