Cry for Justice ou pleurer de rage ? On peut presque le dire...
Final Crisis est terminé depuis peu... et les super héros ont en marre ! Ils réclament JUSTICE !!! Oui, en lettre capitale et avec trois points d'exclamation. Hal Jordan (Green Lantern) est bien énervé, Oliver Queen (Green Arrow) se voit aussi bien d'accord avec lui, et comme ça, ils décident de quitter la Justice League et de faire "JUSTICE !!!" eux même.
Pas question de tuer ni rien, non... juste foncer dans le tas, cogner, capturer, torturer un peu si nécessaire, et foutre au trou quelques vilains. Passer à l'attaque avant d'être attaqué. Faire régner l'ordre et la JUSTICE !!!
Leur super nouvelle "équipe" de justicier va cependant être confronté à de vrais problèmes, lorsque Prometheus (le super vilain dont vous n'avez jamais entendu parlé, ou presque) va débarquer du monde des personnages de comics oubliés et réclamer vengeance...
Cette histoire a vu le jour alors que la Justice League était bien mise à mal... sans Superman qui est parti s'amuser sur Krypton (même si on le voit un peu ici, au début...), sans Wonder Woman qui fait heu... on ne sait quoi, sans Batman qui est sois disant mort, sans le Martian Manhunter qui lui aussi a passé l'arme à gauche... Bref, c'était la crise, et il fallait relancer la machine, justifier aussi la formation d'une nouvelle équipe de la Justice League (qui voit ces premières heures ici, sans le casting final au complet) et combler un trou en attendant les gros évènements à venir, à savoir "Blackest Night" et "Brightest Day".
Commençons par parler de l'aspect graphique de la série en 7 épisodes. Sincèrement, c'est beau, pas forcément au gout de tous, mais beau. Avec ce grain réaliste, ces expressions fortes, le poil soyeux de Congorilla, cette mise en scène à la limite de la fresque, et j'en passe et des meilleurs. On en prend plein les yeux, autant dans le calme que dans l'action. J'ai totalement accroché aux dessins de cette BD, même quand les super-héros prennent leur pose super convenues et tout... Faut dire qu'ils ont tout de même la classe. Je ne connaissais pas le travail de Cascioli avant ça, et je dois dire que je connais toujours rien d'autre de lui, mais son style m'a plu et totalement convaincu.
L'histoire quand à elle, et bien... C'est difficile. C'est difficile parceque l'idée de base n'est pas nécessairement mauvaise. C'est vrai, les supers-héros sont un peu idiots, ils attendent que la menace arrive alors qu'ils seraient capable de tout arrêter avant que tout commence... Maintenant me direz vous, comment on ferait des histoires avec ça... hein ?
C'est difficile aussi parceque cette histoire marque l'univers DC comme le font rarement les mini-série hors évent... C'est difficile parce qu'on ne peut qu'apprécier le twist final de l'épilogue... On ne peut aussi qu'apprécier de voir un super vilain, aussi naze soit-il, arriver à "gagner" en quelques sortes. C'est difficile parce que cette histoire est sombre et visite un coté vraiment peu utilisé dans les comics sur la Justice League... C'est difficile car c'est toujours sympa de voir arriver des supers-héros méconnu prendre les devants, surtout quand ils peuvent vraiment être des personnages intéressant...
Mais là où James Robinson gâche tout... C'est dans ces dialogues déjà, qui sont vraiment ringard... le mot JUSTICE !!! apparait toutes les deux pages en gras ce qui en devient proprement ridicule et complètement décalé... ils utilisent ce terme un peu dans n'importe quelle situation... et il gâche tout car il n'arrête de faire consciemment du personnage "Out of character". Des supers-héros intègres (ou plus ou moins) qui se mettent à torturer des vilains sans aucun scrupule... d'autres super-héros intègres qui les regardent faire sans broncher... des mecs qui sont toujours en colère foncent dans le tas et en oublie de réfléchir alors que c'est ce qu'ils font d'habitude... bref... C'est un vrai viol sur les trois premiers chapitres, et du détournement risible sur les 4 derniers...
Alors oui, ça n'enlève pas toute les bonnes choses à en tirer que j'ai cité plus haut mais ... aie quoi ! On est complètement coupé en deux quand on est obligé d'admettre que cette histoire s'est vraiment passé parce qu'elle a des répercussions énormes sur l'univers (sur Blackest Night légèrement, sur Brigthest Day notamment, avec la destruction de Star City, sur la Justice League en général, sur Green Arrow et sa famille surtout, etc...). Autant d'élément qui apportent de la consistance à l'ensemble de l'univers DC et qui sont entièrement faussés par des personnages pas crédibles et des dialogues horripilant... Les délires "sombres" de Robinson ne passent pas. Evidemment, tout n'est pas à jeter... On apprécie finalement certains des personnages qu'il a choisi de remettre en scène comme Congorilla ou Starman (pour Robinson c'est logique), il les écrit assez bien et vu qu'ils sont peu connu ou de lui, on peut difficilement dire qu'ils sont mal écrit de toute façons. Il fait aussi finalement du bon travail avec Green Arrow qui tombent rarement dans le piège de la facilité, même si je pense que c'est lié aux directives donné par DC Comics pour la suite de l'univers... mais quel cata c'est sur Hal Jordan (vraiment insupportable dans cette bd), Ray Palmer (the Atom) ou Supergirl (ouais, il arrive même à faire du mal à ce personnage, c'est dire ! Il en fait une pisseuse chiante à souhait qui en fait, n'a visiblement aucune raison d'être là mais qu'importe)... Et ce ne sont que les premiers exemples...
Mais le pire en revient à la motivation du super méchant (apparu dans les années 90 apparemment) : Prometheus. C'est juste un super vilain vraiment très très méchant qui veut, tenez vous bien... se venger. Voilà qui justifie donc la destruction d'une ville, le changement de nombreux éléments clé de certain héros, et qui vient contrebalancer le thème choisi par l'auteur comme fil rouge de sa bd, la JUSTICE !!! Argh... Ce mot est une aberration. On ne parle jamais vraiment de justice, mais bien souvent de mecs qui sont énervé, et qui se lancent dans des règlement de compte bien stupide... C'est ça la justice ? Sérieux ? On dirait que Robinson cherche pleins d'excuse minables pour justifier le nom de la Justice League elle même...
Tandis que même si l'épilogue est poignant en terme de personnage et reste finalement assez crédible, sans vous le révélez, le terme justice revient sur le plateau et brise complètement le tableau... Non mais sans déconner ? Le message de la BD c'est donc que sous couvert de fautes terrible, on peut justifier que la justice puisse être appliquée de la sorte ? Lisez pour comprendre où je veux en venir, même si les plus éclairés d'entre vous auront compris depuis longtemps... Ou plutôt, aller vous spoiler ailleurs, parce qu'au final, seules les répercussions sont importantes... pas la lecture.
Vraiment dur. J'ai tout de même mis la note moyenne à cette BD car tout n'est pas à jeté, comme je l'ai précisé. Mais la plume de Robinson est tellement lunatique j'ai envie de dire, que ça mérite bien justement 5 points en moins. Hélas...
Pourtant visuellement, ça reste l'un des plus beaux comics de ma collection... Mince quoi. Quel gachis...
Robinson avait tout les éléments pour faire une histoire forte... il a tout foutu en l'air avec des choix étranges comme le super vilain et ses motivations, des dialogues moisies, et une morale malsaine avec des personnages complètement hors propos. Ah... et avec le mot JUSTICE !!! A y réfléchir, ça fait quand même beaucoup...