Comme souvent, après un tome en forme de feu d'artifice, il s'agit de revenir à une sorte de normalité, sans pour autant perdre de vue qu'on va tout recasser dans les opus suivants. Il faut bien respecter les règles basiques du suspense. Ce tome 29 sert donc de transition avant la catastrophe immanquable à venir. Viendra-t-elle de Negan, une fois de plus ? C'est un peu le JR Ewing de la série, on peut toujours compter sur lui pour des oscillations inconfortables entre notre envie de le voir se racheter et celle de le voir replonger n'importe quel objet contondant dans les entrailles d'un gentil petit personnage trop lisse. Cette valse hésitation se sent également dans le découpage de l'histoire, parfois un peu chaotique car les auteurs ont pas mal de casseroles sur le feu en même temps. La profusion de personnages leur est parfois un écueil, d'autant que le trait du dessinateur a un peu perdu en précision, comme s'il allait désormais trop vite pour peaufiner chaque physionomie. Le doute plane parfois sur l'identité des personnages représentés, d'autant que le scénario passe de l'un à l'autre sans grande précaution. Autre indice de la désinvolture ou du surmenage du dessinateur, les doubles-pages, jadis véritables épiphanies graphiques, sont désormais peintes au balai-brosse, un gros plan assez grossier occupant tout l'espace en guise d'accroche dramatique, au lieu de fournir au lecteur une vignette géante surpeuplée dans laquelle il était plaisant de chercher Charlie. Donc, au final, pas mal, évidemment, c'est Ze Walking Dead, mais pas au top non plus.