Guinea Pig.
Troisième aventure du célèbre duo Blake et Mortimer, "La marque jaune" est également le tome le plus connu de la série et est souvent cité comme le haut du panier, le style de Jacobs atteignant ici...
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le 5 nov. 2013
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Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Parmi d'autres éléments d'analyses je m'interroge sur l'absence de la gente féminine dans cette album culte.
Titre : La Marque Jaune
Auteur : E.P Jacobs
Publication : Tintin 1953 (n°31) - 1954 (n°45)
Publication album : Le Lombard 1956
Sources : B Mouchart, F Rivière La damnation d'Edgar P. Jacobs chap 7 & 8 pp 165-189
Album utilisé : La Marque Jaune édition Blake et Mortimer
Éléments de critique externe :
Pour la première fois E.P.Jacobs peut effectuer des repérages à Londres où il situe l'aventure de ses héros. Les décors des docks de Limehouse ne sont pas inspirés des bords de la tamise mais du port fluvial de Bruxelles (B Mouchart, F Rivière p 167).
Le projet de couverture pour Tintin annonçant la prochaine aventure de Blake et Mortimer à été censuré par Hergé sans consultation de l'auteur (B Mouchart, F Rivière p 185).
Éléments d'analyse :
Composé immédiatement à la suite du « Secret de la grande pyramide », « La marque jaune » confronte les personnages à une nouvelle figure paternelle le docteur Septimus.
Septimus a des points communs avec Abdel Razek :
– Tous les deux disposent d'une puissance considérable.
– Leur pouvoir provient de l'emprise qu'ils exercent sur les esprits.
– Ils disposent tous les deux d'une double apparence :
– Une apparence sociale qui les fait passer pour faible et inoffensif
– Une pleine puissance qu'ils révèle dans leur repère secret.
– Leurs pouvoir apparaît comme essentiellement nocturne.
Dramatiquement ils interviennent de manières semblable dans le déroulement du récit, ils apparaissent d'abord sous leur apparence inoffensive et se révèle durant une séquence finale.
Ils sont néanmoins dissemblables :
Le Cheik Abdel Razek jouit d'une autorité incontestable, quoique secrète, en tant qu' « initié » du culte d'Aton et Septimus voit sa valeur dénié par ses contemporains. Macomber, Calvin et Vernay les membres du « Centaur club » le traitent avec condescendance bien qu'ils feignent de le considéré comme un égal.
P 10 2/1 :
Hugh Calvin : « C'est entendu,Septimus, votre théorie s'applique parfaitement à l'homme à la « marque jaune ». Mais que fou ou non, votre phénomène me tombe sous la main et je vous l'expédie au bagne, foi de Calvin !... »
La nature du pouvoir :
Le pouvoir du Cheik irradie naturellement la société égyptienne, Septimus doit s'imposer.
Septimius à l'opposé du Cheik Abdel Razek serviteur d'un pharaon-dieu Akhnaton de la figure de l'absolu, vis à vis de laquelle il peut se définir comme détenteur temporaire d'une charge ; Septimus lui ne dispose d’aucunes légitimités ni repère par rapport à l'absolu.
Ne percevant aucunes limites à son pouvoir, n'ayant pas de frein à son désir, il sombre dans l'ubris, il exerce d'abord son emprise sur Olrik totalement amnésique qu'il découvre au Soudan,
P 54 3/2 :
« Alors il me vint une idée fulgurante ! Pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour pousser ma théorie jusqu'au bout m'emparer de cet esprit et faire de ce déchet humain une formidable machine de guerre et … de vengeance ?!... »
Septimus et Abdel Razek diffèrent également dans l'usage qu'ils font de leur pouvoir. Abdel Razek l'utilise pour éduquer les fils en les soumettant à la loi du père, même le sacrilège Olrik n'est pas tué mais simplement privé de mémoire et d'identité (on peut même imaginer qu'abandonner dans le désert Olrik sera en mesure de se retrouver et de retrouver son individualité). De même il offre une bague à Mortimer qui lui permettre de conserver un certain souvenir de l'aventure malgré l'amnésie qu'il leur inflige. Le cheik n'exerce pas un pouvoir totalement castrateur sur ses fils-disciples, il est là pour leur permettre de grandir, il leur permet (dans certaines limites) d'entrer en concurrence avec lui .
A l'opposé Septimus transforme Olrik en marionnette, d'une non personne qu'il était après son affrontement avec le cheik, Septimus le transforme en objet-jouet l'affublant d'un sobriquet ridicule « Guinéa-Pig » (cochon d'inde), l'utilisant d'abord comme cobaye pour ses expérience, puis comme arme pour sa vengeance et enfin en défouloir sexuel en lui infligeant coups de cravache et fouet dans un rapport sadique où la flagellation se substitue à l'acte sexuel . Septimus refuse d'être un père œdipien pour s'incarner vis à vis de ses fils en une figure parentale indifférenciée toute puissante.
Septimus le refus d'être un père oedipien :
La confrontation Olrik Septimus se termine de manière exactement inverse de celle qu'il a avec le Cheik Abdel Razek de la Grande Pyramide.
En invoquant le commandement du Cheik « Par Horus demeure » Mortimer réveille la mémoire d'Olrik qui se révolte alors contre l'emprise Septimus et l'anéantit après que celui-ci l'ai supplié de l'épargner en lui offrant les bijoux de la mère (couronne royale).
La mort de Septimus est révélatrice, Olrik après l'avoir maitrisé le jette sur un disque de métal translucide (P 69 1/ 2) et s'étant installé au pupitre de commande déclenche le foudroiement devenant ainsi le bourreau de son bourreau.
P 69 2/1 :
« Comme si la foudre se déchainait soudain, dans un fracas assourdissant, un éclair aveuglant jaillit de l'éclateur et cloue au sol Septimus qui est annihilé en un instant !... »
Olrik s'empare de la place du père et utilise le feu du ciel pour le détruire. La foudre est l'instrument du père on peut y voir une référence au dieu Zeus / Jupiter dont l'attribut est l'éclair.
La libération complète d'Olrik n'intervient qu'après la disparition de Septimus, il reprend à cette occasion la même attitude (bras levé en signe de triomphe) et exclamation que Septimus achevant l'instrument de son pouvoir :
P 55 1/ 3 :
Septimus : « Hourrah !!! »
P 69 2/2 :
Olrik : « Hourrah ! Je suis libre !!! »
Il ne reste ensuite plus rien de Septimus, cette mort est tout aussi exceptionnelle que celle du pharaon, ils sont préservés du sort commun réservé aux cadavres et échappent à la putréfaction. La différence s'effectue au niveau du statut temporel l'un reste immobile pour l'éternité l'autre tombe dans le néant.
A l'opposé du Cheik Abdel Razek, Septimus figure un père qui détruit ses fils en les transformant en objet de plaisir au lieu de les conduire à s'autonomiser.
L'attitude de Septimus semble découler de frustration qui l'amène à développer une morale de ressentiment vis à vis de la société. Ayant tenté d'exposer ses théories scientifiques, il a dû suite au scandale s'exiler au Soudan (P 53 4/3), une fois revenu il ne dispose que d'un statut banal au sein de la bonne société londonienne, il se sent dévaloriser et méprisé.
Frustration sans doute fondé sur un sentiment d'infériorité qui s'exprime graphiquement à travers :
– Sa petite taille
– Son physique disgracieux
On constate une corrélation entre aspect physique et conscience morale hérité de la littérature populaire.
Rapport au sacré :
L'acquisition d'un pouvoir énorme fait sombrer Septimus dans l'ubris, il ambitionne de devenir maitre du monde :
P 56 2/1 :
Septimus : « Lorsqu'ils seront bien au point, je mettrai à l'exécution un projet grandiose … à l'échelle planétaire ! [...] »
Il refuse d'admettre que son pouvoir possède des limites et refuse de se soumettre à une entité supérieure, il entre en lutte avec les puissances divines. Cet aveuglement conduit à sa perte l'inconscient de sa marionnette lui échappe et entraine sa perte. Septimus est en effet, à bien des égard l'instrument de sa propre perte
A travers le personnage de Mortimer le dialogue entre science et sacré se conclut par la faillite sans appel de la science qui est présentée là comme un instrument d'ubris incapable de trouver en elle-même l'autorégulation de son pouvoir.
Ce constat pessimiste sur la civilisation ne sera guère démentit dans les albums suivants, il fait écho aux travaux d'Hergé qui dans à la même époque, imagine le projet d'une science servant à rassembler les hommes par-delà leurs différences (politiques notamment) autours d'un grand projet amenant l'humanité à se transcender (« On a marché sur la lune »), vis à vis des dangers de l'ubris Hergé fera le constat inverse de E.P.Jacobs avec « L'affaire Tournesol » quand le savant percevant les dangers de sa découverte décide de lui-même détruire le résultat des ses recherches .
Vision de la guerre froide :
Cette interrogation sur la science et l'utilisation du pouvoir qu'elle confère s'inscrit dans le contexte de la guerre froide.
– Les manipulations mentales apparaissent dans le cinéma.
– La manipulation des médias par Septimus fait écho à la guerre de propagande que se livre les deux blocs.
– L'ubris démoniaque de Septimus peut s'assimiler au bloc soviétique qui menace de dévorer le monde en manipulant les esprits.
Mais l'énnemi n'est pas explicitement désigné comme étranger. Septimus est un sujet britannique et aucunes allusions ne permet de croire qu'il dispose de complicités extérieur, même Olrik habituellement abonné au rôle d'espion-trafiquant international est là réduit au rôle de simple marionnette en les mains du savant fou qui ignore cet aspect de sa personnalité.
P 59 1/ 2 :
Mortimer : « Voyons ! Une chose est certaine : Septinus ignore que Guinéa Pig est en réalité le fameux aventurier Olrik [...] »
Septimus n'apparait pas comme un agent de l'étranger mais plutôt, à la manière d'un docteur Mabuse, comme l'excroissance monstrueuse d'une civilisation. Plus qu'une illustration de la guerre froide comme le sera 5 ans plus tard « SOS Météores », « La Marque Jaune » dénonce une civilisation moderne qui refuse toute limitation à son désir de puissance. Implicitement E.P.Jacobs renvoie dos à dos les deux blocs qui depuis 1949 détiennent l'arme atomique.
Si E.P.Jacobs partage avec Hergé ce rejet de la logique bipolaire de la guerre froide, son regard diffère sur la science incarné par entre autre l'énergie nucléaire. En effet alors qu'Hergé semble conserver sur l'énergie nucléaire un regard plutôt positif qui peut être conçu comme un instrument de civilisation à condition de demeurer entre de bonne mains. E.P.Jacobs met en scène dès le début de son oeuvre les dangers de l'atome (cf : fiche : Bombe atomique).
Néanmoins le projet de Septimus de création de citoyen robotisé et invulnérables repond au thème de la propagande communiste d'un homme nouveau.
P 63 3/2 :
Septimus : « Tout d'abord, permettez-moi de vous présenter Guinéa-Pig, dit la « Marque-Jaune » prototype parfait du citoyen-robot de l'avenir... »
On peut voir là une reprise des œuvres uchrronique de G.Orwell « 1984 » (1949) et Zamiatine « Nous autres » (1927) à une époque où Jdanov désignait les artistes sous le vocable d' « ingénieur des âmes ».
Les lieux rapprochent et séparent également les deux figures :
La cave de Tavistock square et la chambre d'horus sont tous les deux les sièges secrets de la puissance mais là encore les différences sont multiples.
– La pyramide est un lieu solaire placé sous la loi du père, la statue s'illumine quand le grand prêtre (Abdel Razek) évoque le nom du Pharaon dieu Akhaton et l'ensemble de la chambre est baigné d'une lumière chaude.
– A l'opposée la cave-laboratoire de Septimus s'assimile à la terre, une pénombre y règne dès que l'énergie y faut défaut.
– L'accès aux deux lieux suppose un parcours souterrain mais autant celui de la grande pyramide est sec, chaud (dominante de couleur chaudes) et propre. Autant on accède au laboratoire de Tavistock par un égout est sale (Mortimer y tache ses vetements P 49 3/ 4 & P 59 1/1), froid et répugnant. Plus qu'un chemin d'initié c'est le collecteur détourné de la fange caché.
– L'intérieur de la pyramide est conçu comme un lieu d'initiation avec un série d'épreuves (un temple d'initiation précède et protège la chambre du Pharaon) dont le disciple sort grandi, le retour à la lumière en sortant de la pyramide est vécu comme une nouvelle naissance.
– A l'opposé le laboratoire de Septimus est un lieu de régression, les victimes qu'il y amène sont soumis à un lavage de cerveau et plongé dans un état totalement régressif où ils ne savent plus qu'ânonner et se prosterner. Il ne débouche pas sur la lumière et l'air extérieur mais sur les égouts. Égouts vers lesquels Olrik se précipite dès l'arrivée de la police .
Les égouts :
Cette assimilation de l'égout souterrain comme repère du crime et siège des vices d'une société n'est pas une nouveauté . Il correspond à un référence fréquente et déjà ancienne de la littérature populaire , E.P.Jacobs l'emprunte aussi bien au périple de Jean Valjean dans Les Misérables qu'aux écrits de Jean Ray . Cet usage de l'égout comme métaphore de l'inconscient collectif, par-delà les interprétations psychanalytique, s'inscrit dans le mouvement d'intériorisation des tabous sociaux vis à vis des odeurs, des déchets et des fonctions corporelles entamé depuis le 19 siècle dans la ligné du mouvement hygiéniste finit par influer sur les usages sociaux et les représentations mentales .
Cette hygiénisation sociale s'accompagne de la mise en place d'une échelle de valeur et d'un corpus de références assimilant l'apparence au moral, l'extérieur à l'intérieur, le propre au bien le sale au mal.
A cette égard la descente de Mortimer dans les égouts de Londres répond au bain que prend Tintin au début de l' « Oreille cassée » à un époque où les salles de bains sont encore inaccessible à la majorité. Plus encore qu'un hymne à la modernité on peut penser qu'il s'agit là d'une réaffirmation de la valeur morale de ce héros qu'on ne voit jamais se raser sans afficher jamais un poil de barbe.
(cf : Vision du corps)
Les bijoux :
La couronne royale d'Angleterre occupe une place centrale dans l'album qui s'ouvre par son vol à la tour de Londres par la marque jaune (P 7) et se conclut par sa récupération dans le laboratoire de Septimus (P 70 3/1 (dernière image)).
Il semblerait que la couronne royale détient là une fonction symbolique similaire à celle de la parure du Pharaon. Elle est le symbole du pouvoir et de l'union du pays, son rapt conduit à une véritable éclipse du pouvoir.
– Le gouvernement est sur le point d'être renverser
– La police et les services secrets sont impuissants à arreter la marque jaune.
– La t.v d'état est détourné (P 58 2/3).
– La marque jaune semble être partout :
– Elle dépose sa marque sur la gabardine de Blake (P 13 3/3).
– Précède Mortimer à la bibliothèque du British Museum (P 25 3/ 4)
– Espionne les deux héros jusque dans l'intimité de leur appartement (P 26 3/3).
Par le vol des bijoux de la couronne Septimus trahit non seulement sa volonté de puissance mais aussi son désir d'usurper la place de la mère désiré dans la relation sadique qu'il entretient avec Olrik. Septimus / Olrik compose là une relation incestueuse homosexuel.
Il est à noter que l'offrande des bijoux de la couronne par Septimus à Olrik en échange de sa vie correspond à l'inverse
Présences féminine (cf: « L'affaire du collier »):
Les femmes paraissent absentes :
– Les 3 premières pages (5,6,7, soit 32 cases) se déroulent dans un univers exclusivement masculin, la caserne de la tour de Londres.
– Pages 8 : Sur 5 cases d'extérieurs 3 ont une présence féminine purement décorative et nettement minoritaire (5 sur 26).
– L'action se poursuit (pages 9 & 10) dans un milieu dont les femmes sont exclues ( Le centaur Club) le titre du club est révélateur Centaure = Sauvagerie, masculinité .
– Les 3 pages suivantes (11, 12, 13) ne voit aucunes présences féminines malgré 6 cases de foules.
– Page 14 : 1 case avec 2 présences féminines (1 figuration & 1 silhouette), elles se situe dans un cadre professionnel. Elles travaillent dans un journal mais dans des emplois féminisé et subalterne (secrétaires).
– Les pages suivantes consacré à la vie d'un journal sont exclusivement masculin.
– Page 17 : Silhouette de l'épouse, dans un milieu grand bourgeois (2 cases sur 14)
– Page 25 : Quelques figures minoritaires dans le cadre de la bibliothèque du British Muséum.
– Les 10 pages suivantes sont consacrées à l'intérieur de l'appartement des héros à Park Lane confortable et cossu meublé de souvenirs de voyages et souvenirs (à rapprocher de l'appartement du reporter Marc Charvet dans les 7 boules de cristal d'Hergé et qui s'oppose au dépouillement du logis de Tintin rue du Labrador). C'est un espace exclusivement masculin, dont l'accès est protégé par Mrs Benson (page 33) dont les cheveux gris attestent de l'âge et la robe noire suggère le veuvage. Elle materne les héros (apporte le breakfast p.33) et préserve leur espace (P. 35 Mortimer « Encore un journaliste, sans doute ! Heureusement que Mrs Benson, notre dévoué cerbère est là pour les envoyer promener ! »). Le terme cerbère (référence mythologique à rapprocher de celle du centaure cf : supra) suggère la pesanteur ressentit vis à vis d'une tutelle qu'exerce la logeuse sur les héros lesquels ne songent qu'a s'en échapper (Mortimer étouffe dans son appartement séparé de Blake et il finit par se précipiter p 36 vers son ami (amant ?) le capitaine Blake). La tutelle de Mrs Benson semble être du ressort de type gouvernante d'enfant (Blake et Mortimer s'infantilisent en rentrant chez eux) et bonne du curé c'est une femme d’âge mure ménopausée (désexualisé) qui apparaît comme garante de la bonne conduite des héros. Mrs Benson est le seul personnage féminin de l'entourage des héros.
– Les pages suivantes sont toujours aussi rares en présence féminine à la page 46 la peur face à une voiture folle est représenté par une femme dans une pose assez affectée qui n'est pas sans rappeler l'iconographie des illustrations de presse du « Petit Journal ».
– Notons aussi qu'un lieu public comme le pub (page 58) est exempt de toute présence féminine. De même la réunion de crise au ministère de l'intérieur est exclusivement masculin. On peut supposer qu'on se trouve en présence d'une représentation (par défaut) de répartition sexuelle des rôles dans la société. Aux hommes les fonctions productives, aux femmes les soins de l'intérieur. En réalité, je pencherais plutôt sur l'explication que cette représentation d'une société entièrement masculinisé, correspond à une transposition frictionnelle du monde des copains.
– P: 58 on note une présence féminine dans les coulisses de la B.B.C. Le monde des médias apparait comme un lieu de modernité et même si E.P.Jacobs présente un speaker et non une speakerine les médias semblent être le milieu où la gente féminine puissent sortir de son tôle traditionnel.
– Pour finir notons p.70 que l'histoire se conclut par une invocation à la Reine sous la forme d'un « God save the Queen » devant la couronne impériale retrouvée.
Un autre intérêt de cet album réside dans l'utilisation des médias d'informations comme outil dramaturgique.
Les journaux imprimés sont omniprésents.
La t.v fait son apparition elle procède d'une certaine solennité la diffusion d'un message est l'objet de tout un rituel. La t.v ne pénètre pas dans la sphère privée mais occupe des lieux de sociabilité comme le pub (dans l'aventure suivante « SOS Météore » la tv sera présente dans le logis du professeur Labrousse). La tv est une image de la modernité elle est instrument d'information et de vérité. Elle apparaît déjà comme un enjeu de pouvoir quand le savant fou Septimus s'en empare en détournant l'émission officielle.
Créée
le 23 mars 2019
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