Le second tome des aventures de Ralph Azham confirme malheureusement le léger malaise que j'avais ressenti à la lecture du premier, c'est que Trondheim nous propose ni plus ni moins ici qu'un "sous-Donjon", une autre histoire d'Heroic Fantasy traitée avec un un humour contemporain qui permet de la mettre "en abyme" sans toutefois perdre l'excitation du premier degré. C'était impressionnant avec le Donjon, peut-être d'autant plus que d'autres auteurs enrichissaient en permanence et l'imaginaire déployé et l'humour, c'est presque un peu mesquin ici : pas de souffle épique, pas d'excitation de l'aventure, pas de renouvellement des blagues... Un dessin très "standard" de la part de Trondheim, qui fait beaucoup mieux dans son journal intime (les "Petits Riens"), un scénario qui semble écrit sans passion, une sorte de légèreté générale qui, au lieu de séduire, donne plutôt une impression de laisser aller... bref, on est loi, très loin même, de l'enthousiasme qu'on pouvait ressentir en découvrant "Lapinot", ce qui est un peu triste.
PS: On notera quand même que la seule véritable idée de Trondheim dans cette nouvelle série, c'est d'en faire une sorte d'illustration des horreurs de la famille : enfants qu'on massacre, nourrisson qu'on sacrifie pour sauver sa peau, absence d'amour maternel, sœur disparue qu'on retrouve amnésique... Trondheim charge le trait. Mais pour nous dire quoi ? [Critique écrite en 2011]