Tout est dans le titre, ou presque du moins.
La Mort de Spirou, un sacré coup de pub, mais qui débouche sur pas grand chose.
Un "à suivre", une proposition guère développée de remplacement du plus célèbre des grooms et un mystère encore total à la fin.
Le fait de jouer sur la réalité virtuelle permet, malheureusement, toutes les possibilités scénaristiques, et la fin ressemble plus à un gros coup de buzz qu'autre chose.
Excepté ça, il y a de bonnes idées, et des moins bonnes, comme c'est souvent le cas dans Spirou qui peine à pleinement convaincre depuis quelque temps, du moins dans la série principale.
La nouvelle équipe remplace le duo Vehlmann / Yoann qui ne restera pas dans les mémoires après 5 tomes oubliables, et on y retrouve notamment Olivier Schwartz, passé, comme le duo précédent, par la case Spirou et Fantasio par....
Ici, on appréciera au moins le dépaysement, l’utilisation de l'eau et l'océan qui ont souvent été bénéfique à Spirou ainsi qu'une mise à jour réussie, Spirou a toujours été dans l'air du temps, a su côtoyer son époque, et c'est encore le cas ici.
Avec tout de même un bémol, se cacher derrière un vocabulaire passe partout (intelligence artificielle etc) ne te rend pas pertinent pour autant, et ici, c'est un peu balancé n'importe comment. Enfin, ce n'est pas grave.
L'aventure est pleine de mystère, c'est là aussi un de ses atouts, c'est bien rythmé, ils n'en font pas trop non plus, même si on est loin de la réussite lue sous Franquin ou Tome & Janry, qui arrivait à combiner sérieux, inventivité et innovation.
C'est un peu là que ça coince, comme trop souvent ces dernières années, Spirou essaie de se raccrocher aux branches, fait appel à de nombreux noms ou références de son glorieux passé, sans que ce soit utile. Zorglub qui fait de la figuration (réduit au rêve d'être un despote nazi, vraiment ?), Seccotine qui ne sert qu'à nous vendre un remplacement de Spirou, des références au monde de Franquin, à Champignac etc
Le récit en est alourdi, on a l'impression d'être pris par la main et que les auteurs aient besoin de nous rappeler régulièrement qu'on ait bien dans Spirou. Les grands auteurs de cette BD n'ont jamais eu besoin de faire ça, et ont plutôt innové, ici c'est une régression.
Ce n'est pas la mise en abyme, plutôt réussie d'ailleurs, qui va rattraper ça, mais il y a bien l'impression que la série court finalement plus après son passé que son futur, malgré le renouvellement vendu.
Il y a, au final, l'impression qu'une fois lue, on oublie vite La mort de Spirou, que le "à suivre" final ne provoque guère d'attente. Depuis quelques épisodes, on est plutôt en droit de se demander si ce n'est pas la mort de la BD plutôt que du personnage, un personnage décliné sous plusieurs formats, qui a droit à de nouvelles sorties tous les ans mais qui ne provoque plus vraiment d'attente.