La Nuit des hiboux - Batman, tome 2 par Kab
Après un premier arc des plus agréables, Scott Snyder semble se débarrasser rapidement de la menace qu’il a créée la rendant beaucoup moins dangereuse qu’au départ. Les ergots qui ont failli tuer le héros à deux reprises sont plus nombreux à se battre et se font avoir en moins de vingt minutes. La crédibilité de son histoire en prend un coup. La société secrète est démantelée en deux heures et là encore, le côté menaçant en prend un sacré coup. Il ne reste plus au scénariste qu’à utiliser un twist de fin que l’on voit venir gros comme une maison. Owlman revient et prétend être le frère caché de Bruce.
Dans l’approche globale, Snyder joue finement avec le passé et les terres parallèles de DC en l’amenant via la cour des hiboux. Par contre, sur l’arc en lui-même, ça reste assez gros et prévisible.
La nuit des hiboux marque la fin du premier arc global de Snyder sur la série. Il aura duré douze numéros et clairement, il y en a beaucoup trop. Après une belle montée en puissance bien qu’un poil longue à la relecture, le scénariste n’a pas su finir son intrigue et aura démoli tout ce qu’il a pu construire. Une réelle déception pour ma part, ce qui me fait peur pour la prochaine grande saga sur le Joker. Ça sent encore une fois l’esbroufe à plein nez.
Autre point dérangeant, si vous lisez comme moi la VF en kiosque. Les épisodes tie-in de Nightwing et des autres séries se suivent et se répètent avec la même façon de faire rendant le tout ennuyeux et indigeste.
Je ne parlerais pas de la voix-off qui par sa présence quasi-systématique m’a profondément gonflé. Il en est de même pour le monologue classique du méchant à la fin de l’histoire quand le héros est en difficulté. Les deux derniers épisodes sont particulièrement difficiles et ennuyeux à lire.
Malgré ses défauts assez importants, j’ai bien aimé quelques petites choses comme l’utilisation de Dick qui permet à Bruce de plus ou moins reprendre pied et d’analyser un peu mieux ses actions, l’utilisation du penny par Alfred et celle du dinosaure.
Le vrai régal reste la partie graphique. Greg Capullo, c’est bon, c’est beau, faut le voir. Le dessinateur continue à me ravir sans fausses notes, du grand art à tous les niveaux (découpage, arrières-plans, maitrise de l’action comme des scènes de dialogues). Des dessinateurs comme ça, j’en veux plus souvent.