La petite amie de Minami est le premier manga de Shungiku Uchida traduit en français. Paru aux éditions IMHO, ce one shot raconte l'histoire improbable d'un lycéen dont la petite amie Chiyomi a rétrécie soudainement pour atteindre la taille d'une poupée Barbie. Bouleversée, la jeune femme décide de laisser un mot d'adieu à ses parents et d'aller prendre refuge chez Minami, ne sachant pas si son état est permanent et ce qu'ils vont bien pouvoir devenir.

La petite amie de Minami est une œuvre qui peut surprendre par son ton cru surtout en début de lecture. L'auteure n'hésite pas à poser les questions pratiques qui s'imposent : à savoir comment faire prendre son bain à sa petite amie miniature, l'emmener en sortie et surtout comment lui faire l'amour. Des questions tout ce qu'il y a de plus naturel en fait.

Tout comme les soucis de la vie quotidienne y sont décrits de manière réaliste, les sentiments des personnages sont racontés de façon très juste. Les deux héros sont des lycéens, en proie à leurs hormones, et se retrouvent du jour au lendemain vivant ensemble. Non seulement ils doivent s'adapter à une situation exceptionnelle mais en plus il doivent apprendre à se côtoyer. Dans cette nouvelle vie, nait parfois des tensions. Chiyomi désespère aussi de retrouver sa taille normale, donc tombe parfois dans la dépression. Minami doit réfréner ses pulsions vis-à-vis des jeunes femmes qui l'aguichent, etc.
Pourtant, et c'est ce qu'il y a de beau dans ce récit, ils restent unis et plus que jamais amoureux. Ils pensent même à leur avenir ensemble.
Le plus important finalement reste cette belle histoire d'amour entre Minami et Chiyomi qui vont à tout prix chercher des solutions pour s'adapter au mieux à leur situation, particulièrement cruelle.

C'est d'ailleurs dans cette quête qu'on retrouve le ressort comique de la position dans laquelle ils se trouvent. Quand Minami apprend à coudre des vêtements de poupée ou donne l'impression de parler tout seul en pleine rue.

La petite amie de Minami est une bande dessinée mature où Shungiku Uchida profite d'une idée complètement absurde pour exprimer les pensées réalistes et sincères de deux adolescents avec un dessin épuré et droit qui ne fait que souligner l'aspect réfléchi, posé de l'œuvre. Il serait fou de passer à côté de ce conte touchant.
glutony
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le 16 mars 2012

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glutony

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