Retour au pire ou presque. Du dialogue à foison pour tenter d’expliquer le nœud incompréhensible dans lequel l’auteur noie son intrigue et des dessins moyens. Une première partie autour de La Mecque avec l’aviateur Curtis, la seconde en Ukraine avec le joueur Itzak.
Les premières pages sont lourdes d’efforts, vains, pour y comprendre quelque chose : d’interminables dialogues empêchent le dessin de créer du rythme, des dialogues (trop) pleins de nombreux rappels sur les alliances actuelles et passées des hommes et des archontes, d’un côté de l’autre, les trahisons en tous sens. Lors d’une agression nocturne, le dessin s’y met aussi avec l’impossibilité de distinguer clairement assaillants et victimes, tous semblablement vêtus. Même le plaisir de quelques trouvailles magiques tirant vers le fantastiques (chimères et autres animaux géants) est encore dévoyé ici avec l’invocation matérielle : des motos apparaissent pour fuir. Et dire que l’auteur doit être persuadé de ne pas se foutre de la gueule du lecteur…
La Pierre Noire du titre, c’est la kaaba de La Mecque, mais on n’en parle que peu et on ne la voit pas. On a droit à l’ivoire noire vite fait, sans approfondir quoi que ce soit à son propos avant de se retrouver en Ukraine sur une toute autre aventure. J’ai envie de dire : ???!!!??
L’Histoire Secrète est d’un ennui profond. L’auteur continue de sauter d’une séquence à l’autre, de donner des bribes d’histoire sensées se raconter les unes les autres, s’éclairer, mais sans jamais donner de lien et la lumière sur les choses reste désespérément au fond de son seul esprit. La Pierre Noire, c’est l’énième confirmation de l’occulte qui anime un scénario complexe de multiples fils, et pourtant sans enjeu, sans intérêt et sans lumière.
Sombres scènes qui ne racontent rien des événements qu’elles utilisent et prétendent mettre en lumière avec un certain point de vue pour servir une grande histoire.
Grand gâchis d’une belle idée.
Matthieu Marsan-Bacheré