What a bad boy is ?
La critique de Jéjé fait son bagou qui le malheureux essuie moult critiques pour avoir osé regretter la disparition hors champ du méchant Steelfinger, m'amène à me pencher, à travers cet exemple,...
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le 30 déc. 2022
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BD franco-belge de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud (Moebius) (1971)
La critique de Jéjé fait son bagou qui le malheureux essuie moult critiques pour avoir osé regretter la disparition hors champ du méchant Steelfinger, m'amène à me pencher, à travers cet exemple, sur le personnage du méchant.
Je ne propose pas ici d'analyse fouillé mais quelques réflexions autours desquelles on peut réfléchir. Dame c'est la fin de l'année.
Allons y donc.
Peut-on parler d'un type ou de plusieurs types de méchant possible ?
Pour l'instant je n'ai pas de réponse mais je remarque que le méchant subit dans la BD franco belge, une évolution parallèle à celle du héros, tant que l'on a affaire à des héros à la personnalité monolithe évoluant dans un univers manichéen ou le bien est clairement distinct du mal on aura affaire à des méchants sans restrictions ancré dans le clan du mal souvent pourvu de caractéristiques les rattachant au diable. A l'instar des Rastapopoulos (Tintin) Olrik 5Blake et Mortimer) Axel Borg (Lefranc) qui ressurgissent régulièrement grâce la plupart du temps à un passage par les profondeurs.
Rastapopoulos s'échappera en sous marin (coke en stock, Tintin et le lac aux requins) ira en un temps record d'Egypte en Inde (Les cigares du Pharaon)
Olrik affiche dans plusieurs aventures une prédilection pour les égouts et souterrains qui lui offre refuge et moyens d'évasion (SOS Météores, La marque jaune, L'affaire du Collier)
Le château d'Axel Borg est installé sur un ancien repère du diable (La grande menace)
Avec l'émergence au cours des années 60 de héros plus ambiguë évoluant dans un monde plus complexe et ambiguë quant à la nature du bien et du mal, la personne du méchant nécessairement devient plus complexes. Avec un héros qui doute de lui-même (ou dont l'action est difficilement admise par les autorités) le méchant apparait plus ambiguë (au moins aux yeux du monde) et porte sur lui des signes pouvant expliquer son comportement. Si moralement ses actions demeurent condamnables émotionnellement le lecteur se trouve capable de comprendre ses motivations.
Jehro Steelfinger porte en lui les marque de cette évolution.
On peut d'abord remarquer que si il est clairement rattaché au camp du mal et agissant comme un véritable salopard, l'univers de la construction du chemin de fer n'apparait pas véritablement comme une cause juste, c'est un univers crade qui spolie les indiens et exploite les travailleurs. On peut supposer sans trop de peine que l'Union pacifique est capable de se livrer vis à vis de sa rivale à des coups tordus semblable aux magouilles de Steelfinger.
Dans cette représentation d'un univers aux valeurs morale très dégradé seul des personnages permettent encore de fournir une boussole morale indiquant l'emplacement du bien et du mal.
Blueberry et le Général Dodge pour le bien, Steefinger pour le mal, avec la défense des indiens comme enjeu.
Que Steelfinger soit un peu moins fourbe et violent, que son action vise à défendre les indiens au lieu de les manipuler et si dans le même temps Blueberry convaincu de la necessité civilisatrice du chemin de fer faisait un peu preuve de cynisme on imagine facilement que les rôles serait interchangé. Le héros serait méchant et vis et versa.
Situation impossible à imaginé avec Tintin et Rastapopoulos.
Esquisse d'une psychologie.
Malgré l'absence d'élément biographique il est possible pour le lecteur de percevoir la psychologie complexe de Steelfinger.
A l'inter du Tybalt de Roméo et Juliette, c'est un personnage qui a surinvestit la violence. Sa main amputée constitue une perte et une douleur qu'il refoule au prix d'une agressivité décuplé à l'égard du monde. Engagement dans la violence qui s'incarne dans sa prothèse qui devient l'instrument de son agressivité. Sa prothèse devient son identité même, il est l'homme au poing d'acier, et quand tué par les indiens, il disparait c'est cette prothèse qui demeure attaché en trophée sur la poitrine du chef indien.
Jéjé fait son bagou s'interroge sur la mort hors champ de Jehtro Steelfinger ont peut hasarder hypothèse suivante, Steelfinger disparait car symboliquement il n'existe pas hors de sa main artificielle. Il disparait aussi pour laisser la place à une autre figure du mal en la personne du Général Mc Allister dont il faudra parler en détail un jour.
La main artificiel.
On peut penser que pour ce personnage de truand doté d'une main artificielle, le scénariste JM Charlier se soit inspiré du chevalier brigand du 16° siècle doté d'un bras artificiel de Götz von Berlichingen dont Goethe s'inspira au 19° siècle. On peut aussi y voir une référence à la main en bois du capitaine Danjou vénéré comme une véritable relique par la Légion étrangère.
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le 30 déc. 2022
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