Un polar scandinave à décongeler doucement

La Princesse des glaces, adaptation du best-seller de Camilla Läckberg par Olivier Bocquet et Léonie Bischoff, c’est un peu comme une promenade dans un village enneigé : c’est beau, froid, et parfois, ça glisse un peu. Ce polar graphique réussit à capturer l’ambiance glaciale et intrigante de l’original, même si quelques flocons viennent gêner la vue.


L’histoire nous emmène dans la petite ville suédoise de Fjällbacka, où une écrivaine en panne d’inspiration se retrouve mêlée à une enquête sur la mort mystérieuse de son amie d’enfance. Entre secrets de famille, apparences trompeuses, et cadavres bien planqués, l’intrigue déroule un tapis de mystères avec un rythme contemplatif qui laisse le froid s’installer.


Le scénario d’Olivier Bocquet est fidèle au roman, mais sa transposition en bande dessinée manque parfois de dynamisme. Les révélations se font attendre, et certains dialogues, bien que travaillés, s’étirent un peu trop, ralentissant une intrigue qui aurait gagné à être plus nerveuse. Cela dit, la montée en tension et les fausses pistes séduiront les amateurs de polars à l’ancienne, ceux qui aiment suivre les indices avec une tasse de thé bien chaud.


Visuellement, Léonie Bischoff offre un véritable travail d’orfèvre. Les paysages enneigés, les intérieurs feutrés, et les expressions des personnages sont rendus avec un style doux et évocateur. Les cases sont riches en détails, renforçant l’ambiance scandinave qui fait presque sentir le froid sur la peau. Mais cette beauté visuelle peut parfois étouffer l’action, comme si l’on restait à admirer le décor au lieu de se plonger pleinement dans l’enquête.


La vraie force de La Princesse des glaces réside dans son atmosphère. Les non-dits, les tensions sous-jacentes, et les relations complexes entre les personnages créent une toile intrigante, même si certains moments flirtent avec le cliché du polar nordique : des gens qui se regardent en coin, des secrets enfouis sous la neige, et un héros torturé qui avance un peu à tâtons.


En résumé : La Princesse des glaces est une adaptation soignée et immersive, qui séduira les amateurs de polars scandinaves et d’histoires où les paysages enneigés jouent presque un rôle de personnage à part entière. Mais si vous cherchez un thriller haletant, préparez-vous à déblayer un peu la neige pour trouver ce que vous cherchez. Une jolie couverture glacée, qui aurait peut-être gagné à être brisée avec un peu plus de fougue.

CinephageAiguise
7

Créée

le 28 nov. 2024

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