La Quête du savoir - Lullaby, tome 1 par Liehd

Projet aussi ambitieux que séduisant initié par le dessinateur espagnol Hector Sevilla et scénarisé par le duo Mike S. Miller - Ben Avery, Lullaby s'offre le luxe, pour habiller ses pages, de convoquer une foultitude de figures emblématiques du monde des contes de fées, tout droits débarqués du "pays d'enfance" : Jim Hawkins, jeune pirate indiscipliné (très One Piecéen) à l'insatiable soif d'aventure, son fidèle perroquet unijambiste, le pantin Pinocchio tiraillé entre son humanité d'antan et sa nouvelle nature, Alice du pays des merveilles, poursuivie par d'étranges souvenirs d'un autre monde, l'ironique chat de Cheshire, un petit Chaperon Rouge à demi louve et le joueur de flûte de Hamelin, toujours trahi mais jamais traître, en route vers une destination commune : le mythique pays d'Oz, dont seul le magicien serait en mesure d'expliquer les étranges phénomènes constatés de par le monde, et d'identifier la menace qui pèse sur celui-ci.

Comics atypique dans son fond comme sa forme, Lullaby, c'est d'abord un trait élégant, stylé, typé manga (mais sans l'arrière-goût de mauvaise imitation qu'on aurait pu attendre), lui-même servi par une colorisation acidulée, lumineuse, féérique, quasi-parfaite (sans ces dérives d'aplats informatiques et de reflets exagérés qu'on trouve souvent dans cette "littérature") - et si la narration pèche un peu dans la phase de mise en place, elle s'affranchit ensuite de la plupart des (si agaçants) passages obligés du genre, se risquant même à proposer quelques intermèdes silencieux de bon ton, saupoudrés de réflexions sur l'amitié et les contes du meilleur effet.

Une authentique bonne surprise doublé d'un régal pour les yeux qui, pour une fois, excède la seule qualité de la couverture !

Il est triste que nos éditeurs n'aient jamais jugé bon de publier la suite...

Créée

le 12 janv. 2014

Critique lue 287 fois

Liehd

Écrit par

Critique lue 287 fois

Du même critique

Black Mirror
Liehd
5

En un miroir explicitement

Avant d'appréhender une oeuvre comme Black Mirror, il convient de se poser la question qui fâche : pourquoi un auteur se pique-t-il de faire de l'anticipation ? Réponse : parce que c'est un genre "à...

le 7 mars 2016

105 j'aime

37

Coherence
Liehd
8

C'est dans la boîte !

Leçon de physique quantique, appliquée au cinéma : L'expérience est simple. Enfermez huit acteurs de seconde zone, cinq nuits d'affilée, dans votre pavillon de banlieue, isolez-les de l'extérieur,...

le 19 mai 2015

104 j'aime

Andor
Liehd
9

Le Syndrome Candy Crush

Puisqu'on est entre nous, j'ai un aveu à vous faire : au départ, je ne voulais pas regarder Andor. Après avoir tourné la page Obi Wan, et usé de toute ma bienveillance partisane à lui trouver des...

le 31 oct. 2022

96 j'aime

26