A l’instar de son mentor, le célèbre Chevalier Noir de Gotham, Dick Grayson doit à son tour affronter l’éminente et non moins hostile Cour des Hiboux. Destiné à prendre la relève de son arrière grand-père en tant qu’Ergot de sa génération, la préférence du jeune héros pour la justice fait de lui un ennemi à abattre. Simultanément, le chef d’une organisation armée isolée se revendique seul héritier de la ville. Un adversaire supplémentaire pour l’ex-Robin devenu Nightwing. (contient les épisodes #8 à 12 + 0)

Alors s’il y a bien un personnage que je ne peux pas voir dans l’univers de Batman, c’est Nightwing. C’est comme ça, il m’insupporte. Pourtant, le tome 1 de sa série post-New52 ne m’avait pas tant déplu que cela. Notamment grâce à tout ce qui avait attrait au cirque Haly, apportant un peu de couleur dans l’ambiance noire et sombre de l’univers de la Bat-Family. Les dessins, sans être transcendants n’étaient pas vilain non plus. Et je m’étais retrouvé au final avec un tome plutôt plaisant à lire sans pour autant changer mon avis sur Dick.
Ce tome 2 reprend les épisodes en lien avec la Cour des Hiboux, un nouvel ennemi pas spécialement charismatique et un épisode 0 nous replongeant dans le passé douloureux du petit Dick.

Les deux premiers épisodes de ce volume sont donc les deux épisodes rattachés à la saga de la Cour des Hiboux. Episodes déjà vu par le public français dans les Batman Saga #9 et 10. Nightwing y affronte un Ergot bien particulier, puisqu’il s’agit d’un des ces aïeuls. De mémoire, il me semble que ce soit l’un de mes tie-in préféré sur la Cour des Hiboux, avec un Ergot au passé fort intéressant et donnant ainsi un peu de profondeur à un de ces ennemis qui n’en avaient pas toujours. Bons épisodes mais bizarre de les lire plusieurs mois après la fin de la saga en question. Niveau dessin, c’est toujours correct de la part de Barrows, de belles cases en gros plan, beaucoup moins joli dès que le cadre devient plus large, le costume de Nightwing n’étant pas toujours fidèle dès que le personnage s’enfonce en profondeur.

Les trois épisodes suivants lancent Nightwing contre un nouvel ennemi : La République de Demain et son chef Parangon. C’est aussi le seul moment du tome ou l’on retrouve un peu ce qui m’avait plu dans le précédent volume avec le cirque Haly. Maintenant que Dick détient le cirque, il veut le sédentariser à Gotham, et faire renaître Amusement Mile. Pour cela, il a besoin de fonds et malheureusement pour lui, Lucius Fox ne lui trouve qu’un seul éventuel investisseur : Sonia Zucco, la fille du meurtrier de ses parents !
Le gros de l’histoire est donc centré sur cette République de Demain. Parangon, son chef, veut se débarrasser des héros, car il se considère comme le vrai fils de Gotham, son unique protecteur. Et surtout il veut se débarrasser de Nightwing qu’il accuse d’avoir tué deux de ses « fidèles ». Les deux hommes morts dans le tome 1 et où on a retrouvé une arme de Dick sur les lieux du crime. Rajoutons à cela l’inspecteur Travis Nie qui après avoir essayé d’arrêter Batman, se jette sur l’affaire pour coffrer Nightwing.

L’histoire s’annonce sympa et pourtant, c’est au final super faible, super classique et sans aucune surprise, tout était téléphoné avant même de lire le deuxième chapitre. Les pages défilent et l’on passe son temps à se dire, « j’en étais sûr », « logique », « trop facile ». Aussi bien sur le République de Demain, que sur Parangon et sa machination ou encore sur l’inspecteur Nie, tout est si gros, si prévisible. Aucun charisme pour Parangon, en plus d’une ambition ridicule. Heureusement que le projet pour le cirque de Dick est là pour relever un brin l’intérêt de cette saga. Et si les personnages autour de l’enquête de Nightwing sont désastreux de nullité, il en est autrement pour la fille Zucco qui semble devenir un personnage intéressant au fil des futurs épisodes. Mais cette histoire avec le cirque n’est pas assez présente pour donner le moindre intérêt à cette saga.

Et ce ne sont pas les dessins qui vont arranger les choses. Les dessins d’Eddy Barrows, sans être fabuleux, donnaient un certain cachet à la série. Et sur cette saga, il est vite remplacé par Andres Guinaldo et Geraldo Borges. Les deux dessinateurs nous offre des planches affreuses, surtout lorsque Dick ne porte pas le masque de Nightwing, mal proportionné, brouillon, les visages moches, les cheveux mal foutus. Il n’y a pas de vie, cela semble figé, et on ne réalise le mouvement de l’action uniquement grâce aux onomatopées.

On termine le tome avec un épisode #0 retraçant l’enfance de Dick, de la mort de ses parents au moment il enfile le costume de Robin pour la première fois (costume hideux au passage) en passant par sa découverte de la double identité de celui qui l’a recueilli : Bruce Wayne. Rien de bien original, rien de bien nouveau surtout. Ces origines ne changeant pas vraiment, voir pas du tout de ce que l’on connaissait déjà. De la à dire inutile, il n’y a qu’un pas…

Bref, si on retire les deux épisodes de la Cour des Hiboux, ce deuxième volume de Nightwing est une véritable déception, après les espoirs entre aperçu dans le tome 1. Absence du cirque Haly qui est pourtant selon moi un moteur pour cette série. Une saga « La République de Demain », bidon, faible et tellement prévisible, et un épisode #0 absolument inutile. Rajoutons des dessins franchement moches en l’absence de Barrows, et on obtient un fiasco total.
Je garde cependant un petit espoir avec le projet de Dick pour le cirque, et l’arrivée de Sonia Zucco. Et puis, il est vrai que devoir construire de bonnes sagas entrecoupées par les obligations vis-à-vis des sagas dans Batman, cela ne doit pas être évident. Mais ça n’excuse pas tout…
Romain_Bouvet
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le 12 janv. 2014

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Romain Bouvet

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