Scott Snyder ne fait pas l’unanimité parmi les lecteurs de DC Comics. Encore davantage depuis qu’il est l’architecte de la Justice League et donc du fil rouge conducteur de tout l’éditeur. D’un point de vu plus personnel, si son run sur Justice League peut paraître compliqué, ambitieux, trop euphorique, avec aucune limite à ses idées, il a le mérite de nous proposer quelque chose, de nous offrir une intrigue de longue haleine. Chose qui n’était pas arrivé à la licence depuis un bon moment. C’est bien simple, depuis qu’Urban Comics édite DC Comics en France, c’est la première fois que la Justice League (contemporaine) m’intéresse.
La Ligue de Justice parvient enfin à pénétrer dans la sixième dimension : peut-être y découvriront-ils le moyen de sauver le Multivers de sa destruction programmée. Mais le groupe n’est pas au bout de ses surprises car après avoir croisé la route de Mr Mxyzptlk, il se retrouve nez à nez avec des versions futures de ses propres membres… et ces derniers cachent un terrible secret.
Justice League – New Justice, la nouvelle série qui présente une Ligue de Justice inédite. Au scénario, on retrouve Scott Snyder (Batman) et James Tynion IV (Batman Eternal) qui y poursuivent leur intrigue élaborée dans Batman Metal. Ils sont accompagnés dans ce tome par Jorge Jimenez (Super Sons) et Francis Manapul (Flash).
(Contient les épisodes de Justice League #19 à 25)
Depuis les évènements relatés dans Batman Metal, puis Justice League – No Justice, les choses ne cessent d’aller de mal en pis pour la Justice League. La destruction du Mur Source a provoqué un bouleversement sans précédent dans l’univers, dans le multivers !
La libération d’un morceau de la Totalité a poussé Lex Luthor a créer la Légion Fatale dans le but de se révéler comme le sauveur légitime de l’Humanité. La Totalité contient en réalité Perpetua, la créatrice du multivers ! Mais aussi d’une race de combattants invincibles dont l’ADN séparé donné naissance aux Humains et aux Martiens. J’onn J’onzz a ainsi découvert qu’il connaît Lex Luthor depuis l’enfance ! Une enfance très liée pour les deux enfants, une histoire liée entre eux mais aussi à la Totalité !
Aujourd’hui, la Justice League apprend l’existence de la sixième dimension, sorte de salle de commande du multivers. Il est aussitôt décidé de s’y rendre, avec l’aide de Mr Mxyzptlk. Superman part seul et reviens quelques secondes plus tard, avec une grosse barbe grise, les cheveux blancs et un nouveau costume resplendissant. Il invite ses amis à le rejoindre, leur expliquant qu’après dix ans de recherches, il a fini par trouer un moyen de sauver le multivers. Tous le suivent dans la sixième dimension, hormis Mera et Starman, qui pour protéger la Terre en leur absence.
Nos héros découvrent un monde utopique, idyllique. Un monde de possibles incroyable. Nos héros rencontrent leurs versions du futur, et tous se laissent emporter par cette utopie, par ce monde idéal ! Mais nos héros vont vite déchanter et découvrir la sombre vérité, que tout cela n’est qu’un mensonge. D’ailleurs, Superman n’est pas Superman ! Leur ami est prisonnier, aux portes de la mort !
La Justice League va vivre une épreuve effroyable, douloureuse pour certains, et qui va mettre à rude épreuve la confiance qu’ils ont les uns pour les autres, tout en devant faire le deuil du bonheur qu’ils auraient pu vivre ici et qui semble si réel.
Dans le même temps, Mera et Starman ont fort à faire avec un Mr Mxyzptlk énorme et incontrôlable et avec la Légion Fatale bien décidée a profiter de l’absence de la Justice League pour s’emparer de la Fatalité !
Un voyage dans la sixième dimension passionnant ! Surprenant ! Touchant même par moment. Avec un excellent travail sur les personnages. D’ailleurs, j’aime beaucoup ce que Snyder fait avec les personnages de la Justice League. Que ce soit Batman, avec Jarro (juste énorme l’idée), Hawkgirl qui prend beaucoup d’ampleur, ou encore le Limier Martien qui voit enfin sa carapace s’effriter un peu.
Ce quatrième tome marque surtout la fin de la quête de Luthor, qui se transforme complètement pour devenir quelque chose de nouveau et mettre en branle la suite de son plan visant à donner vie à sa vision d’un monde où la « survie du plus fort » en est le credo !
Graphiquement, le gros de ce tome est signé Jorge Jimenez ! La petite pépite montante de chez DC Comics. (Qu’est ce que j’aimerais le voir dessiner les Avengers, ou Thor !!) Quel style explosif ! On s’en prend plein les yeux à chaque planches. Ses personnages sont charismatiques, emblématiques, tout simplement magnifiques, magnifiés, même, par ses traits.
Gros plaisir, également, de voir Francis Manapul sur un épisode, des styles différents mais des approches identiques je trouve.
Bref, un quatrième tome coup de poing, à l’image de la couverture. Dernier tome avant le grand final, qui doit nous mener ensuite à Death Metal. Ce n’est pas parfait, l’imagination de Snyder n’a toujours pas de limites et le scénariste s’éparpille toujours autant, mais quel plaisir de lire une intrigue prenante et aussi riche.