Avec La Spirale du temps, Leloup quitte la SF de l'espace pour se diriger vers un autre type de SF: les voyages temporels.
Si l'intrigue est assez basique (sauver l'humanité du futur de "l'Apocalypse"), elle fonctionne grâce à de bons personnages. Déjà, alors que dans les premiers albums, les enfants comme Poky étaient là pour donner un aspect mimi-choupi à l'univers de Yoko Tsuno, ici, on a un personnage d'enfant ayant une véritable importance dans le récit. Quel est son nom? Monya: une voyageuse temporelle ayant eu une bien triste vie.
On se retrouve ainsi avec des images suggérées de futur apocalyptique bien peu joyeuses, un présent sur l'Île de Bornéo aux images reposantes puis carrément un voyage en 1943 durant la guerre avec des soldats japonais.
Ce mélange de trois époques différentes nous montrent la richesse de l'univers fascinant de l'héroïne japonaise.
On en découvre d'ailleurs davantage sur l'héroïne puisqu'on fait la connaissance de son oncle dans le passé.
En dehors des voyages temporels, La Spirale du temps est un album de plus sans méchants où l'Apocalypse est due à une suite d'erreurs humaines dues et non pas à des personnes aimant faire le mal par sadisme.
En effet, Webbs, décrit comme un monstre, est en réalité un humain sans mauvaises intentions mais trop curieux au sujet de choses qui devraient rester secrètes.
Malheureusement, cet aspect perd de son impact vu que c'est une forme de vie extraterrestre ayant corrompu les humains qui est à l'origine de l'Apocalypse.
Puisqu'on en est aux défauts, à nouveau, hélas, Vic et Pol sont réduits à être des personnages tertiaires inactifs dans l'histoire. De plus, il est suggéré que Vic pourrait être un potentiel love-interest pour Yoko.
_Décidément, si Yoko a beaucoup de qualités, elle a mauvais goût en matière d'hommes vu qu'elle semble attirée par un personnage devenu un sermonneur agaçant et non pas par celui étant à la fois drôle, protecteur et à l'écoute dans les autres tomes de Yoko Tsuno_
De plus, alors que les conflits graves étaient traités avec sérieux dans les autres albums, les soldats japonais de cet album sont caricaturaux et la guerre n'est qu'une toile de fond servant uniquement à la progression du récit.
Bref, La Spirale du temps se lit avec plaisir mais souffre de quelques hics l'empêchant d'être excellent.