Ca s'enlise, comme qui dirait...
Attention, cette critique comporte des spoilers éventuels sur le tome précédent !
Sinestro revient chercher Hal Jordan. Hop, retour à la case de départ. Va vraiment falloir que le type se décide. Mais bon, faut le comprendre le pauvre. Il a vu l'avenir à travers le Livre Noir. Et forcément, Hal Jordan est dans le coup. Donc autant répondre à l'appel du destin ! Mais Hal lui, il était pas franchement partant. Après bon, quand on lui parle de destruction totale du Green Lantern Corps, tout de suite, il commence un peu à s'impliquer.
Mais le problème dans tout ça, c'est que Johns nous tease, comme à son habitude, sur le futur désastreux du Corps, mais continue de "perdre son temps" sur des histoires plus secondaire. Alors certes, on en apprend bien plus sur la tribu Indigo dans un premier temps, et ma foi, c'est assez intéressant. Mais personnellement... je trouve ça capilotracté au possible. Le problème pour moi, c'est que ça commence à manquer de crédibilité tout ça. Je vais m'adresser aux connaisseurs de la série et je vais vous la faire court en essayant de pas trop vous spoiler, mais déjà ce qui coince, c'est que ça implique Abin Sur. Ok... Ensuite, c'est qu'on veut nous faire croire qu'en fait, la Blackest Night, c'était pas ce que redoutait vraiment l'alien. Genre, on nous bassine pendant 5 ans sur la prophétie de la Blackest Night, que Abin Sur a essayer à tout prix d'empêcher, toussa toussa, et là paf, qu'est-ce que Johns nous sort de derrière les fagots ? "Oh mon dieu non c'est horrible !! On sait tous que le corps sera détruit par un ennemi de l'intérieur PEU APRES les évènements de la Blackest Night". Pardon mais... LOL ?
Cette pirouette scénaristique, je l'ai trouvé plus que douteuse. J'aime les histoires de prophéties, mais là, Johns commence sérieusement à en abuser et essouffle lui même son concept. Nous ressortir de Livre Noir, les visions, la fin du Green Lantern Corps, c'est pas comme si il le faisait depuis plus de deux ans maintenant à chaque event prévu. Que ce soit la Blackest Night, qui était un event excellent, ça n'enlève rien, mais aussi pour War of the Green Lanterns, qui était déjà d'une qualité plus discutable. Et il nous refait le coup ici pour ce futur "Rise of the first lantern" précédé d'un "Rise of the third army" qui n'est visiblement pas vraiment un event ? La pilule ne passe plus chez moi.
Le véritable (et seul) intérêt de ce titre, c'est la relation Jordan/Sinestro qui contrairement au tome 1, évolue vraiment ici et de bien belle manière. Enfin on sent que l'auteur essaye de construire quelques choses de solide entre ses personnages. Et Sinestro continue d'endurer un peu son nouveau statut et cela lui va bien. Le duo fonctionne et pour le mieux.
Vient ensuite le retour de Black Hand, plus que discutable et légèrement sur-utilisé. Ok, on essaye de nous faire peur en nous remémorant un peu les évènements de Blackest Night (oui encore, j'ai l'impression de ne parler que de ça), mais ça prend difficilement et j'avais envie d'en voir le bout. J'avais envie que toute la trame de fond avec les gardiens, qui n'évoluera que dans les derniers chapitres du tome avancent vraiment ! Qu'on en sache plus de leur plan et de leur but ! Et là PAF, derrière page, une fresque "prophétique". Ok, le dernier chapitre relève quand même vachement le niveau du titre, en terme d'action et d'intensité dans l'histoire, mais bon sang, tout ça pour ça. Pour encore nous ressortir une prophétie qui n'en finit pas ? Perso, je suis lassé.
Pour les dessins, Doug Mahnke revient en forme, peut-être même en meilleure forme que dans le tome précédent. Et ses pages sont un plaisir à regarder. Même si il ne reste pas le dessinateur attitré tout au long du tome. Sur le dernier chapitre, qui correspond à l'Annual, nous avons droit à un retour en grande pompe de Ethan Van Sciver sur un titre Green Lantern. Et je dois avouer que ses pages restent les plus belles du titre. Un vrai plaisir. Au moins, la série continue de tenir la route graphiquement !
Un second tome donc qui prend son temps et montre que la formule de Geoff Johns commence, selon moi, à montrer ses limites. J'ai déjà trouvé le tome précédent pas si fort que la série ne l'a été. L'apogée étant selon moi atteinte par Blackest Night. J'ai l'impression que depuis, on perd en intensité et en intérêt. La seule méthode qui arrive à me convaincre, c'est quand Johns renforce le trait de ses personnages. Mais heureusement que Sinestro est omniprésent, parce que Hal Jordan commence lui par contre, à me taper un peu sur le système. Question d'affinité je présume. Dans tout les cas, l'auteur va avoir fort à faire si il veut encore me surprendre par la suite, parce que depuis ce relaunch, il n'a réussi à me convaincre qu'à travers Aquaman. Et encore, il peut largement mieux faire. Dommage... J'imagine que toutes les bonnes choses ont une fin.
