Zeus conserve toujours un œil aux aguets...
Cinquième opus des récits mythiques relatés par l'oracle aveugle, la veuve nous offre une bien jolie narration tout à fait dans l'esprit de la mythologie grecque.
L'histoire qui nous est contée s'inspire des légendes les plus traditionnelles. Cyppide, personnage féminin principal, est en effet clairement le pendant féminin d'Orphée. Ses motivations sont sans doute un peu plus complexes que celles du célèbre amoureux éperdu. Toute la narration est empreinte d'une ambiance mythologique que j'ai trouvée jubilatoire. Les dieux et créatures sont bien présents, mais leurs actions se veulent relativement subtiles, mis à part celle, spectaculaire, du maître des océans. Elle donne d'ailleurs l'occasion au dessinateur d'offrir à se lecteur une magnifique double page.
Les illustrations sont en effet tout à fait réussies. Que de gros plans, de contre plongées et de vues plus ou moins vertigineuses ! La mise en couleurs rehausse encore le dessin et permet de créer des ambiances tout à fait singulières. J'ai particulièrement apprécié les divers tableaux des Enfers où ceux qui sont passés de vie à trépas terminent leur destin, jusqu'au terrible Tartare parfois. Les choix artistiques, que ce soit au niveau des décors, équipements ou architectures, me sont apparus judicieux.
Seul très léger bémol, des visages parfois qui manquent un peu de naturel.
Mais il s'agit là d'un récit maîtrisé qui, jusqu'à son épilogue, ne trébuche pas sur les marches d'une narration périlleuse. Le meilleur récit de cette saga depuis ses débuts selon moi.