Un tome où le maître mot est combat!
Quel plaisir de retrouver Diana dans ses aventures signées Brian Azzarello et Cliff Chiang, dans ses aventures empreintes de mythologie, dans ses aventures riches en personnages fabuleux et passionnants, dans ses aventures tellement loin de celles que l’on peut suivre de notre belle Amazone dans d’autres séries bien moins inspirées.
Ces histoires mêlant la mythologie fantastique et mythique dans notre quotidien bien terne nous offrent des aventures inédites et captivantes. Brian Azzarello, pourtant plus habitué, et doué, pour les séries sans super-slip et plus sombres, nous montre que son talent est sans limite et parvient à faire de cette version New52 de Wonder Woman, l’une des séries phares de DC Comics, au même titre qu’Animal Man, Aquaman ou Swamp Thing, du moins pour moi.
Alors que Diana et ses alliés tentent toujours de protéger l’enfant de Zola des forces d’Apollon, le Premier Né, un adversaire invincible, fils des Dieux grecs, et avide de vengeance, se jette dans la bataille. Mais une visite impromptue sur Néo-Génésis, patrie d’Orion, va compliquer la tâche pour Wonder Woman.
(Wonder Woman #19-23, 23.2 : First Born)
Jusqu’à maintenant, l’histoire se centralisait sur le bébé de la jeune, fragile, innocente et humaine (c’est la seule) Zola. Ce petit être attirait les convoitises de nombre de dieux, et rarement en bien. Wonder Woman se reconnaissant dans cet enfant à naître a donc décidé de protéger Zola.
Et notre héroïne se voit interagir avec une multitude de personnages tous plus emballants les uns que les autres. Lennox (un gros dur qui cache un grand cœur), Héra (devenue simple humaine et retrouvant dès lors ses attributs de grand cœur rattachés à sa divinité), Arès (un vieillard attachant et repoussant) ou encore Orion (toujours avec ses allusions un peu olé-olé). Et ses ennemis ne sont pas en reste, que ce soit Apollon, Artémis, Dyonisos, Poséidon ou encore Hadès. Bien que l’on ne sache pas toujours où ils se situent vis-à-vis de la belle héroïne.
La véritable force de tous ces personnages c’est que nous sommes loin des vieilles images poussiéreuses des dieux grecs surplombant l’homme depuis l’Olympe. Non, dans la vision de Brian Azzarello, ils vivent parmi nous, comme nous et aiment se prélasser dans la luxure et l’opulence.
Mais, depuis le troisième tome, un nouvel ennemi se présente à tous ces personnages, un ennemi pour tous, le Premier-Né, le premier enfant de Zeus et Héra. Après des siècles d’enfermement et de souffrance, cet être surpuissant est bien décidé à accomplir la prophétie le concernant et ainsi se venger de son père qu’il hait tant.
Suite à une habile manipulation de la part de Poséidon et Hadès, ce dernier se lance non seulement après Apollon et ses alliés mais aussi après Zeke (le fils de Zola) et de ses protecteurs dont Wonder Woman. Et des les premiers coups échangés, on comprend rapidement que Wonder Woman n’est pas de taille (enfin, on nous le dit surtout, car franchement cela ne se voit pas plus que cela…). Heureusement, Orion est là et voici tout ce petit monde sur Néo-Génésis ! Mais la fuite n’est pas une solution et le premier round va prendre fin avec la mort de… et la décision absurde et incompréhensible de Diana…
Autant le dire, ce quatrième tome passe à une vitesse surprenante ! Brian Azzarello privilégie clairement l’action à travers ces cinq chapitres qui ne souffrent aucun temps mort. Et on sent que beaucoup d’élément, de nombreuses scènes sont là justement pour empêcher le soufflé de retomber. Les trois jours de coma de Wonder Woman, ou encore ce petit séjour surprise sur Néo-Génisis, la patri d’Orion. Nous avons le droit à d’énormes scènes de baston (pour ne pas dire qu’il n’y a que cela), Wonder Woman et Artémis, le Premier-Né et Poséidon, Wonder Woman et Orion, Wonder Woman, Orion et le Premier-Né, les armées du Premier-Né et celles (énormissime) d’Arès. Cela ne s’arrête jamais des coups de poings et de la rage à chaque page !
Du coup, je dois bien reconnaître, que même si cela reste un régal à lire, j’ai l’impression de me retrouver avec un comics banal où ça cogne à chaque coin de page. C’est dommage, le titre perd alors un peu de sa saveur.
Heureusement, le travail sur les personnages reste savoureux. Et malgré la quantité de protagonistes, Brian Azzarello prend le temps d’œuvrer un peu sur chacun d’eux. Wonder Woman en tête, où l’on se dit qu’on aimerait voir cette Amazone là, à la place de la pale copie sans saveur que l’on peut avoir dans Justice League ou Superman/Wonder Woman. Et je pense qu’il faut en profiter, car la rune d’Azzarello (qui marquera le personnage) se termine à l’épisode #35 (dans 12 numéros) et quand on voit l’équipe qui va suivre, on peut craindre le retour d’une Wonder Woman superficielle ou le côté sexy prime sur l’aspect mythologique…
Au dessin, Cliff Chiang fait toujours des merveilles ! Ses personnages sont magnifiques, avec des designs surprenants mais tellement raccords avec le fait d’encrer les dieux de l’Olympe avec notre époque. Et Cliff Chiang propose pour chacun d’eux un style, un look collant parfaitement avec ce qu’ils représentent, avec ce qu’ils sont. L’action est magnifiquement bien rendu (les deux scènes de combat entre Wonder Woman et le Premier-Né) et les décors superbes (Néo-Génésis, Poséidon…). Bien secondé par les autres artistes le secondant ici, Tony Atkins en tête. Et surtout, merveilleusement bien mis en valeur par les couleurs parfaites de Matthew Wilson.
En supplément, nous avons le droit à l’épisode 23.2 : First Born du Villains Month, où les Moires (au look improbable et délirant) content à Apollon le passé tragique et douloureux de son nouvel ennemi, de son nouvel ami…
Bref, un tome un poil en dessous des trois premiers, où l’action prédomine, où les personnages nous captivent toujours autant, où les dessins subjuguent pour ce qui reste malgré tout, et très largement, l’un des meilleurs titres estampillés New52. Je me régale toujours autant et l’attente va de nouveau être très, très, très longue.