Que peut-on lui reprocher ? C’est un shojō !

Je ne comprends pas la moyenne qu’a reçu ce manga.

Je possède tous les tomes de la collection, et rares sont les shojō que j’ai réellement apprécié lire. Certains comme Glass no kamen, Gakuen Alice, Sugar sugar rune, Kimi ni todoke ou encore mew mew power arrivent à se démarquer, mais très peu ont réellement une force narrative et constructive du début jusqu’à la fin.

Lady and Butler, sans être un chef-d’œuvre inégalé, est un très bon shojō !

L’histoire de base n’est pas si originale, quoique la protagoniste peut l’être un peu plus sur plusieurs aspects. En revanche, tout fonctionne. Les événements types de shojō sont présents (fête de l’école, vacances scolaires, voyages scolaire, questions sur l’avenir, etc…), mais sont encrés dans un contexte un peu particulier : celui des majordomes. Si, dit comme ça, on peut penser à un étrange mélange entre Spécial A, et Ōran host club, ce n’est pas tout à fait faux, mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus.

Même s’il est vrai que les personnages principaux font un peu penser à Kei et Hikari (de S.A)et le contexte de l’histoire à Ōran host club, Lady and Butler reste assez unique en son genre.

Ryō, une jeune fille de 16 ans qui vient d’une famille modeste, est envoyée dans une école pour apprendre à être une « Lady » (c’est-à-dire une jeune fille bien élevée, qui sait converser, donner son opinion en société, apporter un patrimoine ou équivalent et devenir un bon parti). Les garçons de la filière L, eux, sont destinés à devenir des « Lord ». La classe B, quand elle, forme des « Butler » (à savoir, des majordomes).

C’est dans ce contexte que notre héroïne débarque et se fait rapidement repérer pour sa façon d’être : Familière (sans être grossière), spontanée, plus ou moins sans retenue, se moque des conventions sociales, du ridicule et n’hésite pas à prendre les devants. Si elle semble partagée beaucoup de traits de caractères avec énormément de filles de shojō, je la trouve différente sur plusieurs points : Elle sait exprimer ses sentiments, les comprendre, ainsi que ceux des autres.

Elle n’a pas vraiment ce côté « naïf » lorsqu’il s’agit d’amour. Ce qui est souvent insupportable chez les protagonistes féminins.

Un garçon en particulier la trouve au début « étrange » sans pour autant la juger. Sans trop la connaître, il n’hésite pas à s’embarquer dans une histoire qui va bouleverser leur quotidien. Ce garçon, nommé Hakuo et qui se trouve être de prime à bord le cliché du mec sympa, beau gosse et riche (un perso extrêmement lambda en somme), est assez différent à bien des égards : ce n’est pas la fille, mais lui-même qui met un temps fou à réaliser ses sentiments. Il peut se montrer capricieux, enfantin et vulnérable devant la personnage principale. Il peut se montrer sévère et intransigeant sans pour autant être antipathique, il peut être une vraie tête de mule aussi.

Je trouve ça rafraîchissant que le « prince charmant », ne nous soit pas seulement montré sous le prisme du type parfait, mais plus comme un héritier, prêt à tout pour satisfaire sa famille, mais à sa façon. Tout en ayant des points faibles. Car oui, Il ne sait pas TOUT faire, même si Ryō tend à penser le contraire.

En bref, je pense qu’il ne faut pas s’arrêter aux premiers tomes. Ça serait vraiment dommage de passer à côté d’une romance qui, bien que remplie de clichés, soit aussi agréable à lire et permet d’en ressortir grandi.

Le manga aborde beaucoup de thèmes comme les différents statuts sociaux, l’héritage lourd d’une famille très aisée, mais aussi des sujets plus complexes comme le mariage arrangé, la vie d’adultes qui incombe à des adolescents, le regard des autres etc…

Hormis le scénario, qui est cohérent et très satisfaisant du début à la fin, Lady and Butler c’est aussi un dessin : et quel dessin !

Je trouve le trait de Rei Izawa très identifiable sans être redondant par rapport aux autres shojō. Celui-ci me fait vraiment penser à des manga plus vieux où le dessin était très détaillé. Sans être extrêmement complexe et surchargé, le style de l’auteur est d’une élégance folle ! C’est un vrai régal pour les yeux.

J’espère honnêtement que plus de personnes donneront une chance à ce manga, car il en vaut vraiment la peine.

Encore une fois, ce n’est pas le meilleur du monde. Mais dans la catégorie « simple tranches de vie », c’est un des meilleurs et il peut facilement s’asseoir à la table de Kimi ni todoke, qui est l’un des seuls « simple tranches de vie » que j’ai apprécié.

Hanadolce
8
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le 17 janv. 2024

Critique lue 7 fois

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