Last Hero Inuyashiki d’Hiroya Oku, c’est un peu comme un feu d’artifice en plein jour : impressionnant techniquement, mais tu finis par te demander où est la magie. Ce manga te balance un concept intrigant et des visuels percutants, mais peine à transformer l’essai avec une narration qui tient la distance.
L’histoire commence fort : Ichiro Inuyashiki, un vieillard mal aimé et en bout de course, se voit "reconstruit" en cyborg hyperpuissant après un accident extraterrestre improbable. L’idée de suivre un héros âgé, maladroit et sous-estimé, aurait pu casser les codes habituels du genre. Et c’est rafraîchissant… au début. Mais dès que les enjeux se dessinent et qu’un antagoniste détraqué entre en scène, l’intrigue s’enlise dans une surenchère de violence et de pathos.
Graphiquement, Hiroya Oku maîtrise son sujet. Les détails des personnages, les effets mécaniques et les scènes d’action sont d’une précision impressionnante. Les transformations et les gadgets cybernétiques donnent un côté cool et high-tech au récit. Mais ce réalisme visuel amplifie aussi le malaise : certaines scènes violentes ou gratuites frôlent l’excès, et tu te retrouves à détourner les yeux plus souvent qu’à t’émerveiller.
Le vrai problème, c’est que la série semble se chercher. Est-ce une critique sociale ? Une réflexion sur l’humanité et la technologie ? Ou juste un défouloir nihiliste où tout explose ? Difficile à dire. Les thématiques sont survolées, et les personnages secondaires, parfois caricaturaux, peinent à apporter une réelle profondeur.
Le rythme, quant à lui, oscille entre des moments contemplatifs et des scènes d’action qui débordent de chaos. Cette alternance pourrait fonctionner, mais ici, elle donne plutôt l’impression d’un récit qui hésite sur son ton. Ichiro, avec sa gentillesse naïve et son sens du devoir, reste attachant, mais il manque un développement plus nuancé pour vraiment marquer.
En résumé : Last Hero Inuyashiki est un manga visuellement impressionnant avec un concept de départ prometteur, mais il s’embourbe dans une narration inégale et une surenchère qui dilue son potentiel émotionnel. Hiroya Oku frappe fort, mais pas toujours au bon endroit, laissant une impression mitigée, comme un super-héros qui s’écrase en plein vol.