L’anthologie est un format extrêmement casse-gueule ; si la qualité des récits est trop inégale, c’est le recueil entier qui en souffre – et le plaisir de lecture par la même occasion. Ainsi, c’est avec une curiosité mêlé de crainte que je me suis lancé dans la lecture de Lawmen of the West, sans avoir lu pour cela les trois précédents volumes de la collection dirigée par le scénariste Tiburce Oger sur l’Ouest Américain. Et à ma grande surprise, l’ensemble tient bien la route. Certes, il y a des histoires qui, sur le plan graphique comme thématique, ont davantage retenue mon attention que d’autres. Mais globalement, il se dégage une belle unité. J’ai notamment beaucoup apprécié les épisodes dessinés par Dominique Bertail (Tête sèche et os sanglants), Laurent Astier (Le Complot de Baltimore) et Dimitri Armand (La Forge). Et j’ai eu un énorme coup de cœur pour le diptyque Le Juge qui pend (dessiné et colorisé par Laurent Hirn) / Le Prince des bourreaux (de Corentin Rouge) qui propose un arc narratif commun. L’enchaînement de ces « nouvelles dessinées » assure un rythme dynamique, et chacune d’entre elle présente une facette suffisamment différente des représentants de la loi pour renouveler l’intérêt de la lecture. Seul bémol : le nombre restreint de planches (entre sept et huit) alloué à chaque histoire, alors que certaines en auraient mérité davantage.