Eugénie Cléry se fait interner sur ordres de son père à l’hôpital de la Salpêtrière, dénoncée par une grand-mère qui a révélé que la jeune fille communiquait avec les esprits. Dirigé par le Docteur Charcot, l’hôpital tient plutôt lieu d’asile dans lequel on envoie les femmes jugées encombrantes ou dérangeantes. Parfaitement saines d’esprit à leur arrivée, il est assez rare qu’elles en ressortent en bonne santé… Quand elles en ressortent.
Je n’ai pas lu le roman de Victoria Mas, mais j’en ai vu l’adaptation cinématographique de Mélanie Laurent. L’histoire est particulièrement intéressante et suffisamment révoltante pour toucher un public un tant soit peu intéressé aux droits des femmes. Elle met en lumière la condition précaire des femmes soumises aux règles imposées par les hommes dans une société exclusivement pensée par et pour eux. L’auteure y dénonce le machisme et le patriarcat qui ont tôt fait de condamner une femme devenue encombrante.
Sous couvert de la folie, ces dernières se confrontent aux autorités (in)compétentes dont elles deviennent esclaves, sujets d’études et d’expérimentation quand elles ne servent pas leur plus bas instincts. On découvre ainsi que ce Bal des Folles permet à la classe la plus aisée de s’acoquinait avec ces aliénées, s’amusant un peu plus à leurs dépens. Tout simplement scandaleux !
Je ne pourrais comparer réellement l’adaptation qui m’a cependant semblée assez fidèle à ce que j’en ai vu, quoi que peut-être traitée assez rapidement sur certains aspects. Probablement un parti pris que de dénoncer plus que de s’attarder sur des situations scandaleuses, mais le message est suffisamment fort pour dénoncer et révéler des faits qui ont de quoi glacer le sang. Je n’ai pas été séduites par les visages des personnages mais j’ai aimé l’ensemble des illustrations à l’aquarelle qui retransmettent avec pudeur les mots de l’auteure.
Cette adaptation du Bal des Folles me semble être une belle entrée en matière avant de se lancer dans la lecture du roman.
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