Une bande dessinée qui ne fait pas mystère de son scénario puisqu'elle est suivie d'un riche appendice intitulé "La véritable histoire du chanteur perdu".
Le narrateur, Jean, bibliothécaire en burn-out, retrouve la cassette d'un chanteur, Rémy Bé, qui l'avait fortement marqué lorsqu'il était étudiant dans les années 70. Ce chanteur à la très brève carrière étant oublié de tous, Jean décide de partir sur ses traces avec pour seul indice le souvenir de la pochette d'un disque sur laquelle figurait le viaduc de Morlaix. Au cours d'une enquête qui, de la Bretagne, finit par le conduire à Madagascar où il retrouve le chanteur, Jean recueille les témoignages de ceux qui l'ont connu et parmi eux, sa soeur et Pierre Perret. Ainsi, entre les textes des chansons, sont évoquées entre autres sa jeunesse en Indochine et sa rencontre avec le grand Brassens.
Jean, c'est Didier Tronchet et Rémy Bé, c'est Jean-Claude Rémy, un chanteur à la carrière météorique commencée en 1975, dont on peut écouter les chansons sur le site www.tronchet.com.
Le dessin de Tronchet ne diffère pas de celui des albums à la tonalité tout autre où il met en scène son loser Jean-Claude Tergal, ce qui peut un temps déconcerter, mais je me suis rapidement laissé emporter par la narration pleine de tendresse de cette quête émouvante.
N'ayant guère été séduit par "Sortie de route" ou "Le quartier évanoui" (dont il n'était que le dessinateur), j'ai apprécié de découvrir une autre facette de Tronchet que celle d'un humour qui m'a toujours régalé.