Le porte étendard de l'humour pince sans rire
Le Chat, de Philippe Geluck, c'est un peu le Garfield européen, plus précisément Belge. Tout comme Garfield il s'agit d'un chat obèse, tout comme Garfield il a débuté ses aventures en étant publié dans un quotidien d'où un format de gag originel de 3 cases. Tout comme garfield le dessin, minimaliste ne confine pas au génie, semble même parfois relever de la flemmardise. Tout comme Garfield son but est de faire rire tout en titillant un brin le cortex de temps en temps...
Mais cessons là les comparaisons tant l'humour déployé est différent. Le Chat, antropomorphe, s'adresse directement au lecteur, multiplie les répliques cultes agrémentées de non sens, d'une touche de morbide, d'humour noir et décalé. Geluck s'offre aussi assez souvent le petit plaisir (peut être bien parce qu'il ne sait pas dessiner) de détourner des gravures tirées d'encyclopédies du XIXème, leur servant des répliques totalement anachroniques...
On adhère ou pas à cet humour sophistiqué, caustique, porte étendard absolu de l'humour pince sans rire de la bande dessinée franco belge.
Personnellement, si Le Chat ne me fait jamais rire, il me fait constamment sourire. Lire un gag du chat, c'est comme entamer un dialogue intérieur avec ce gros matou, qui n'a (quasiment) jamais d'opposant à ses réflexions, si ce n'est justement le lecteur.
Je reste cependant assez rebuté par le style graphique de Geluck, d'où une note qui peut sembler basse.