Voici la justice de Dieu !
On ne m'aura pas trompé sur la marchandise, "Le chevalier blanc" est une bande dessinée classique, d'une perfection formelle qu'on ne peut remettre en cause, qui souffre à mon sens d'un propos s'adressant exclusivement aux enfants, catholiques de préférence.
Narrant les aventures de Jehan, incarnant lui même le mystérieux Chevalier Blanc, sorte de Zorro médiéval inféodé au roi Philippe Auguste, on ne peut qu'apprécier la qualité du dessin, des costumes (les auteurs ont sorti moult ouvrages dédiés à l'uniformologie et ça se voit) et du travail fouillé sur la reconstitution historique en général (le clin d'œil au second concile de Latran est en ce sens révélateur).
L'histoire est cependant teintée d'un manichéisme excessif, avec un méchant lâche, fourbe, cruel, opposé à un gentil noble, courageux, doté d'une charité chrétienne qui le rend presque bêta. Certaines ficelles scénaristiques sont également un brin grossières, bien qu'elles doivent fonctionner parfaitement avec un gosse.
"Le chevalier blanc" reste une bonne bande dessinée d'aventure médiévale, jolie à regarder, plaisante à lire, qui mériterait une pincée d'humour pour diluer cette sensation confuse de lire une bondieuserie.