Même si je ne suis pas une grosse consommatrice de mangas, je suis quand même tombée sur quelques pépites qui méritaient l'effort d'ouvrir un livre à l'envers. Ces deux récits gigognes feraient bien partie de ces expériences qui valent le coup de secouer un peu ses habitudes de lecture, malgré l'absence de couleurs et les physionomies stéréotypées légèrement simplistes. En fait, ce qui fait surtout l'intérêt de ce volume, c'est l'amour que son auteur voue aux chiens, et accessoirement aux gens qui aiment les chiens. Là-dessus, on se rejoint. Des premières vignettes, racontées par ce petit chien japonais typique, alors qu'il est encore chiot et fait face à l'ingratitude récurrentes des humains, à la toute fin, quand on a changé de perspective et mesuré la transformation au long cours engendrée par la fréquentation même distraite d'un canidé, cette histoire cruelle et tire-larmes infuse comme un thé raffiné. Au final, quiconque a eu la chance de fréquenter assidûment et en conscience un chien, quel qu'il soit, reconnaît dans cette narration à portée sociale et politique, au final, la patte reconnaissable entre toutes de l'âme canine, sa bonté foncière, sa patience sans bornes et sa naïveté désarmante. On aurait énormément à apprendre, si on voulait bien s'en donner la peine. Et Takashi Murakami a entrepris de nous filer un petit coup de pouce. Pourquoi se refuser cette petite promenade de santé d'intérêt public ?