Le tome qui m'a semblé le plus indigeste au premier abords. J'en ai d'abord lu une partie dans une librairie, avant de l'abandonné pour plusieurs années. Récemment, je l'ai reçu en cadeau et ai donc décidé de le finir. A mon plus grand bonheur. Je suis tout de suite tombé sous le charme de la série, que je dévore.
L'entrée dans cet univers n'est pas forcément aisée, car il est dense et a ses propres codes. On peut se sentir largués au début, car contrairement à des oeuvres plus conventionnelles, rien n'est fait pour aider le lecteur à s'accommoder à ce nouvel univers qui s'ouvre devant lui. A comprendre les alliances, les enjeux et les rancoeurs. Plonger dans un univers déjà complexe sans être pris par la main, un univers qui suit son cours sans attendre de savoir si vous avez pris le train en route, peut rebuter. On peut se sentir dépaysé. Mais c'est la porte ouverte à un royaume immense en constante évolution, et très vite on désire en savoir plus, et s'immerger dans cet infini des possibles.
Le tome s'ouvre sur une tribu d'elfes (créatures fantastique immortelles et bien connues des lecteurs) un peu particulière: les elfes bleus, rattachés aux océans. On aborde ici des créatures et des codes bien connus de la fantasie, mais en leur donnant une chance de se mélanger et de se réinventer.
Les elfes seront confrontés à un massacre et à un ennemi inconnu qui s'en est pris aux leurs. En voyant les dessins, on s'attend à une approche mature de l'histoire, et on ne sera pas déçus.
J'ajouterais seulement que la fin comporte un retournement de situation qui a achevé de me convaincre du génie et de l'audace de ceux qui ont publié cette bande dessinée.
Attention deuxième spoiler : La manière arbitraire dont sont choisis les élus n'en a pas fini de me clouer à mon siège. Je pense qu'il y a là une véritable volonté de refléter quelque chose de réel. A bon entendeur, et chacun sa façon de percevoir la chose, mais c'est pour moi une preuve supplémentaire de la manière mature dont sont abordées les histoires. Et une preuve supplémentaire que la série vise un public mature. Ou à faire maturer celui-ci.