Le Dernier des innocents est sans doute l’un des tomes les plus marquants de la série Criminal d’Ed Brubaker et Sean Phillips. Reconnue comme un incontournable du polar noir avec ses sept volumes, la série s’attarde ici sur Riley Richards, un homme pris au piège d’une vie qu’il ne supporte plus, tout en étant hanté par un passé qu’il idéalise. Alternant entre souvenirs et présent, le récit maintient une tension qui captive sans en faire
Ce tome m’a rappelé une autre œuvre du duo, Fondu au noir, que j’avais adorée pour son ambiance unique, son histoire captivante et ses personnages forts. Ici, même si le ton et l’histoire sont très différents, on retrouve cette même capacité à créer une atmosphère immersive et à susciter des émotions sincères.
Alors graphiquement c’est un peu particulier : Sean Phillips adopte un style rétro pour les flashbacks, un choix qui peut paraitre un poil déroutant, presque rebutant par sa simplicité. Ce n’est en tout cas pas le genre de visuel qui impressionne immédiatement, mais qui apporte finalement plus de profondeur à l’histoire. Ce contraste entre un passé idéalisé et un présent sombre reflète parfaitement les dilemmes de Riley et ce qui paraît simple au premier abord, s’impose peu à peu comme un atout pour accentuer la mélancolie du récit.
Le Dernier des innocents est probablement le tome le plus indépendant de l’univers criminel de la série. Il ne vient pas enrichir directement l’univers de Criminal, mais il l'embellit et le renforce. Brubaker et Phillips montrent une fois encore leur talent pour explorer les différentes facettes du polar. Avec, en parallèle, des hors-séries qui densifient cet univers et une adaptation télévisée en préparation, Criminal s’impose comme une série incontournable. Ce tome, en particulier, montre pourquoi : c’est intelligent, captivant et j’ai tout simplement adoré !