C’est toute une variété de thématiques qui sont évoquées dans Le dernier envol du papillon, un manga de facture très classique proposé par Glénat. On connaît Kan Takahama, auteure protégée de Casterman, qui a édité plusieurs de ses récits très autobiographiques et sentimentaux, évoquant la difficulté de vivre, la mémoire et la sensibilité féminine dans le Tokyo moderne.
Changement radical de cadre pour Le Dernier Envol du papillon qui se déroule dans le Nagasaki impérial de l’ère Meiji, à la fin du XIXe siècle, au tout début de la période d’ouverture du Japon. Nagasaki est à la fois considérée comme une des plus belle ville du Japon, non par son patrimoine historique, mais par sa baie, ses îles, ses nombreuses collines sauvages et son art de vivre. Mais c’est aussi le seul point de passage pour le commerce avec les étrangers, particulièrement les Hollandais qui sont les seuls autorisés à séjourner et négocier, à partir de la minuscule presqu’île de Dejima où ils sont installés. A quelques pas de Dejima, le quartier de Maruyama abrite le très coloré quartier des plaisirs de la ville et les maisons de prostitution.
C’est là que se déroule l’histoire de Kicho, la favorite d’une de ces maisons, dont se dévoilent progressivement la trajectoire et les relations compliquées qu’elle entretient avec ses habitués : le docteur hollandais, le riche industriel, le jeune apprenti et quelques clients de passage.
C’est toute une époque qui se déploie, et toute l’ambiance d’une maison close, sans caricaturer ce sujet qui l’est souvent, dans un récit sensible et d’une vraie profondeur. Le dessin est à la hauteur du propos, sensible, détaillé et restituant à la perfection les lieux de l’époque et les sentiments intemporels des personnages.
« Le Dernier envol du papillon », de Kan Takahama
Editions Glénat
One shot
10,75 euros