Je pars du principe que je ne suis pas un total abrutis. Est-ce peut-être là mon erreur, parce que lorsque j'ai du mal à suivre une BD, ou n'importe quel médium tentant de nous raconter une histoire, dans ce cas là je suis obligé de revoir mon avis à la baisse.
C'est ce qu'il s'est passé ici. Et pourtant, j'aime Jason. J'aime sa mise en page sobre servant parfaitement son style volontairement lent et contemplatif, ses mystérieux et attachants personnages anthropomorphes qui se ressemblent tous, ses décors en perspective cavalière, les thèmes qu'il aborde avec le tact qu'on lui connait.
Il n'empêche que j'ai été paumé. Gérer rêve et réalité, c'est toujours compliqué. Bien sûr, j'imagine bien que les scènes avec la femme qu'il aime, avant qu'il ne l'ai retrouvé, sont une projection de ses fantasmes. Et c'est touchant, mais c'est pas assez précis, pas assez maîtrisé pour qu'on comprenne parfaitement tout et tous le temps. Et pour le coup, le visuel des personnages n'aide pas. Il y a la façon dont Delon (le héros) est habillé, l'axe vers lequel il est tourné aussi, créant une sorte de faux raccord intéressant, mais ça ne m'a pas suffit. Pourtant, j'ai fait l'effort de re-feuilleter pendant la lecture, revenir en arrière même si ce n'est pas le plus agréable. Bof.
Voilà. Je sais que je casse un peu l'ambiance avec ce genre de choses, mais faut pas oublier que la BD est un genre narratif avant tout, et que si il y a des incompréhensions dans cette narration, l'oeuvre en pâti inévitablement. Mais lisez Jason, lisez Le détective triste. Ça reste une touchante histoire.