Sulla strada...
Il est sans doute facile d'oublier combien l'une des fonctions les plus essentielles de l'Art est de nous procurer du bonheur, et la principale qualité de l'étonnant "Dieu Vagabond" de Fabrizio Dori...
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le 16 janv. 2020
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Le Dieu vagabond de Fabrizio Dori, c’est un peu comme si quelqu’un avait enfermé toute la mythologie grecque dans une bouteille d’absinthe, secoué très fort, et laissé le résultat déborder sur une bande dessinée. Le résultat ? Une épopée hallucinée où les dieux, les hommes et les caniveaux se croisent dans un joyeux chaos.
On y suit Éros, un dieu déchu, plus habitué à zoner qu’à trôner, qui erre dans un monde contemporain teinté de divinité. Le mec est un loser céleste, mais un loser attachant, à mi-chemin entre un clochard céleste et un philosophe de comptoir. Sa quête pour retrouver l’Olympe, ou peut-être juste une place quelque part, nous embarque dans une odyssée faite de rencontres improbables, de mysticisme et de gueules de bois cosmiques.
Graphiquement, Dori fait péter les enchères. Chaque page est un tableau flamboyant où la mythologie classique se marie à une modernité psychédélique. Les couleurs explosent, les formes s’entremêlent, et on ne sait jamais si on est en train de contempler une œuvre d’art ou de rêver en plein délire fiévreux. Chaque case est une invitation à se perdre dans les détails, comme si Dori voulait nous rappeler que les dieux ont toujours eu un sens du spectacle.
Mais sous cette façade éclatante, il y a une profondeur inattendue. Le Dieu vagabond parle de chute, d’identité, de quête de sens dans un monde où même les divinités semblent désabusées. C’est beau, c’est drôle, et parfois c’est déchirant, un peu comme une vieille chanson qu’on écoute en boucle en espérant trouver des réponses.
Certes, l’album peut dérouter : il ne livre pas toutes ses clés d’entrée de jeu, et son rythme oscille entre contemplation poétique et délires furieux. Mais pour peu qu’on accepte de se laisser porter, c’est un voyage aussi brillant qu’inoubliable.
En résumé, Fabrizio Dori réinvente la mythologie grecque en lui injectant une bonne dose de poésie contemporaine et d’acidité artistique. Le Dieu vagabond est une épopée où les étoiles et les flaques d’eau se reflètent avec la même intensité. Une œuvre qui donne envie de croire que, même quand on touche le fond, on peut toujours rêver d’Olympe.
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il y a 4 jours
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