La revue de presse du Divin
[Pourquoi redire mal ce que d'autres ont déjà exprimé avec éloquence et précision ? Sur ce principe, quelques extraits significatifs de chroniques pertinentes dégotées sur le ouaib]
" Aucunement journalistique, leur histoire balance entre le film d'action, le récit d'espionnage et le conte fantastique.
S'y croisent, outre des enfants-soldats faisant bien plus que leur âge, des agents secrets américains, des statues géantes douées de vie et un dragon protecteur nourrissant bien des fantasmes. On se croirait entre Bob Morane et David Lynch, mais aussi chez Katsuhiro Otomo, « père » de nombreux enfants atteints de télékinésie (Akira, Rêves d'enfant). Quand la fiction, poussée à son extrême, se met au service de la réalité pour mieux discerner l'indicible. "
(Frédéric Potet, janvier 2015. http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/01/16/bd-le-divin-freres-armes_4556886_3260.html#8WOz3zWqL3SpRP3i.99)
" Si la couverture est superbe, les planches le sont encore plus. Il y a ces couleurs d'abord, saturées, fluos, féroces, qui happent le regard comme un feu d'artifice. Il y a ce trait ensuite où s'entremêle le talent des deux dessinateurs, à la fois réaliste, très épuré, et vibrant. Ces compositions de planches impeccables, qui là encore vont à l'essentiel, laissant toute la place à la nature humaine, écorchée vive dans une situation toute en danger, en tension et en rage. Il y a peu de décors mais ils sont magnifiques. Entre les lignes et entre les cases, on ressent une espèce de calme silencieux particulièrement effrayant, dans les scènes de dialogues comme dans les scènes d'action. Comme un grondement si sourd qu'on ne saurait dire si on le rêve, mais qui annonce bien des dangers. "
(Elsa, janvier 2015. http://www.9emeart.fr/post/critique/comics/le-divin-la-critique-3335)
" Si le récit s'accroche à un certain réalisme -une mission secrète, un tunnel à faire sauter, un héros bientôt père de famille, un enfant blessé à sauver-, le traitement de ce bel album tendu et prenant s'en échappe grâce, justement, au travail sur la couleur. Noirs profonds ici, rose flashy là, aplats bleus ou orange, dégradés de vert, oppositions franches, tachetés incongrus...
Tout concourt à déposer le voile de l'étrangeté sur ce récit aventureux qui ne cesse de prendre des chemins de traverse pour s'achever dans un feu d'artifice avec explosions et dragons. "
(Eric Libiot, mars 2015. http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-divin-la-couleur-au-premier-plan_1655469.html#GicYpKEguHAKZ48L.99)
" Dans les traits des dessinateurs, à la finesse remarquable, les chairs se décomposent comme des dissections en apesanteur alors que l’enfant Divin frôle la rupture d’anévrisme. Comme si Otomo lui-même avait enfanté ce mythe. L’ombre d’Akira, l’enfant roi au pouvoir incontrôlé, semble en effet planer comme celle d’un grand frère prophétique sur ce troublant roman graphique (qui trouve tout de même sa source dans une histoire vraie). Que ce soit les cadrages très élaborés, le découpage parfait ou la magnifique coloration bariolée, il se dégage du Divin une énergie foudroyante. "
Gaël Bissuel, février 2015. http://publikart.net/le-divin-bd/)