Un exemple de plus qui montre que les meilleures intentions n'engendrent pas les meilleurs ouvrages.
Certes, on ne peut qu'applaudir à la démarche d'Etienne Davodeau lorsqu'il entreprend de relier à pied la grotte du Pech Merle dans le Lot, où peintures et gravures témoignent du passage de l'homme-artiste, à Bure dans la Meuse où l'homme-consommateur s'apprête à laisser là aussi sous terre des traces de son passage, mais sous la forme de déchets nucléaires.
L'ennui, c'est que cette marche symbolique n'est là que pour "faire joli", Etienne Davodeau n'évoquant que rarement ce qu'il rencontre sur sa route, à l'exemple de ces autochtones auprès de qui il va se désaltérer ou encore ou la tombe de De Gaulle à Colombey, ce qui lui permet de préciser de manière un peu forcée qu'il est aussi passé tout près de lieux chers aux trois présidents qui lui ont succédé. N'est pas Sylvain Tesson qui veut ...
Même s'il est du plus grand intérêt d'être informé des conséquences de l'enfouissement des déchets nucléaires, l'aspect didactique de cette bande dessinée est pesant et l'artifice consistant à faire passer le message par des personnes accompagnant l'auteur dans son parcours peu convaincant.
J' aurai bien sûr retenu des propos d'un ancien ingénieur au Commissariat à l'Energie Atomique que "le nucléaire, c'est la façon la plus dangereuse de faire bouillir de l'eau" mais je ne suis pas certain que cette bande dessinée soit de nature à servir la cause qu'elle prétend défendre, même si j'ai été encore séduit par le trait de Davodeau le dessinateur.